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vendredi 29 août 2025

Trois fléaux, trois menaces


Illustration : Maggie Hall


« Notre anxiété fait écho à celle du Voyant dont nous sommes plus près que ne le furent nos devanciers, y compris ceux qui écrivirent sur lui, singulièrement l'auteur des Origines du christianisme, lequel eut l'imprudence d'affirmer : “Nous savons que la fin du monde n'est pas aussi proche que le croyaient les illuminés du premier siècle, et que cette fin ne sera pas une catastrophe subite. Elle aura lieu par le froid dans des milliers de siècles…” L'Évangéliste demi-lettré a vu plus loin que son savant commentateur, inféodé aux superstitions modernes. Point faut s'en étonner : à mesure que nous remontons vers la haute antiquité, nous rencontrons des inquiétudes semblables aux nôtres. La philosophie, à ses débuts, eut, mieux que le pressentiment, l'intuition exacte de l'achèvement, de l'expiration du devenir. » (Emil Cioran, Écartèlement, Gallimard, 1979, p. 60-61)

« Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. » (2 Pierre 3.10)

1er fléau, la menace écologique que l’on ne corrigera pas. Trop inféodés au capitalisme consumériste (y compris les tenants de la gauche “radicale” comme l'avait été le communisme soviétique — cf., entre autres, Tchernobyl). Entre autres vérifications du fait qu’on ne corrigera rien : le refus récent, à Genève, de l'accord sur la limitation des plastiques (cf. l'analyse de J.-P. Sanfourche sur Forum protestant) : géré par autant de pays et lobbys qui ne veulent pas d’accord, tous inféodés à Mammon, y compris le commun des mortels qui tenons à notre consumérisme / « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. » (Matthieu 6.24 ; cf. // Luc 16.13)

2e fléau, lié au premier, les replis identitaires sur les intérêts à court terme de chacun, chaque nation : « Une nation s’élèvera contre une nation, et un royaume contre un royaume » (Matthieu 14.7). Les identitarismes — russe, tentant de conquérir l’Ukraine, fût-ce au prix de bombardements des civils (ou : "Les Américains vont s'entendre avec les Russes et leur laisser l'Europe", aurait estimé Cioran en 1986 selon Anca Visdei, Cioran ou le gai désespoir, L'Archipel p. 383) ; repli américain, taxant le monde entier et méprisant la menace écologique ; ou les nostalgiques des communismes meurtriers du XXe siècle (nostalgie russe aussi, et nord-coréenne ou chinoise), ne dédaignant pas de s’allier avec l’identitarisme de l’islam politique (pourtant auto-suicidé — pléonasme volontaire — contre les tours de New York, cela confirmé le 7 octobre 2023), apparemment très opposé à toute gauche “radicale” ou “wokiste”, mais de facto similaire quant aux nostalgies meurtrières.

3e fléau, tous ces identitarismes ont “bénéficié” de la prolifération nucléaire et se sont dotés, ou essaient de se doter de la Bombe (de beaucoup de bombes, de nos jours toutes 100 fois plus puissantes que celle d'Hiroshima)… jusqu’au jour où, si les guerres en multiplication et la menace écologique n’ont pas accompli la catastrophe, tel ou tel “dérapage” nucléaire s’en chargera… hâtant le jour où « les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront » (2 Pierre 3.12).


Søren Kierkegaard, « nous demande d'imaginer un très grand navire confortablement aménagé. C'est vers le soir. Les passagers s'amusent, tout resplendit. Ce n'est que liesse et réjouissance. Mais sur le pont, le capitaine voit un point blanc grossir à l'horizon et dit : "La nuit sera terrible". Il distribue les ordres nécessaires aux membres de l'équipage. Puis, ouvrant sa Bible, il lit juste ce passage : "Cette nuit-même, ton âme te sera redemandée". Pendant ce temps. Dans les salons on continue de festoyer. Les bouchons de champagne sautent. L’orchestre joue de plus en plus fort. On boit à la santé du capitaine. Et "La nuit sera terrible".

« Kierkegaard imagine alors une situation plus effrayante encore. Les conditions sont exactement les mêmes avec cette différence que, cette fois-ci, le capitaine est au salon, rit et danse, il est même le plus gai de tous. C'est un passager qui voit le point menaçant à l'horizon. Il fait demander au capitaine de monter un instant sur le pont. Il tarde ; enfin il arrive. Mais il ne veut rien entendre et plaisantant, il se hâte de rejoindre en bas la société bruyante et désordonnée des passagers qui boivent à sa santé dans l'allégresse générale. Et il adresse ses remerciements chaleureux".

« Le monde occidental en général et ses Églises en particulier
— commente le professeur Jean Brun qui cite Kierkegaard en 1976, deux ans après le premier “choc pétrolier” — ressemblent de plus en plus à ce navire que le point menaçant à l'horizon engloutira lorsqu'il deviendra typhon. Tout le monde danse dans les salons. Les capitaines sablent le champagne et maudissent les pessimistes qui scrutent l'horizon et qui n'ont confiance ni dans le dieu Progrès ni dans les capacités des Grands Timoniers qui prétendent tenir solidement la barre et diriger fermement le navire social alors qu'ils ne font que l'infléchir selon les courants définis par les sondages d'opinions, cette boussole sans Nord prise aujourd'hui comme compas suprême. » (Jean Brun, citant Søren Kierkegaard, Note du Journal de 1855, dans L'Instant, trad. P.-H. Tisseau, 1948, p. 247 — in « Sablons le champagne », Foi et vie, Janvier-Février 1976.)

*

PS : « Un jour, un incendie se déclara dans les coulisses d’un grand théâtre. Un clown, qui venait juste de jouer son rôle dans le spectacle, revint sur la piste pour en avertir le public : Sortez, sortez vite, le théâtre est en feu ! Les spectateurs, pensant tout de suite que ce n’était qu’une bonne blague faisant partie du spectacle, se mirent à rire et à applaudir. Le clown répéta alors l’avertissement : Sortez ! Mais sortez donc ! Malheureusement, plus il insistait, plus les applaudissements augmentaient.
Je pense que c'est ainsi que le monde périra, dans l'exultation générale des têtes spirituelles croyant qu'il s'agit d'une plaisanterie. »
(Søren Kierkegaard, Ou bien… ou bien, coll. Bouquins p. 38)



Illustration : Lonni Sue Johnson

mercredi 18 novembre 2020

"Veillez et priez" (Mt 26, 41)

« L’isolement peut être le début de la terreur : il est certainement son terrain le plus fertile ; il est toujours son résultat. L’isolement est, pour ainsi dire, prétotalitaire : il est marqué au coin de l’impuissance dans la mesure où le pouvoir provient toujours d’hommes qui agissent ensemble, “qui agissent de concert” (Burke) ; les hommes isolés n’ont par définition aucun pouvoir. […]
Tandis que l’isolement intéresse uniquement le domaine politique de la vie, la désolation intéresse la vie humaine dans son tout. Le régime totalitaire comme toutes les tyrannies ne pourrait certainement pas exister sans détruire le domaine public de la vie, c’est-à-dire sans détruire, en isolant les hommes, leurs capacités politiques. Mais la domination totalitaire est un nouveau type de régime en cela qu’elle ne se contente pas de cet isolement et détruit également la vie privée. »
Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme (1951), Quarto Gallimard 2002, p. 832-834

mardi 4 février 2020

Mila, Caïphe et Ponce-Pilate


Blasphème ! Tel est, selon les Évangiles, le prétexte de la condamnation de Jésus. En fait, le vrai motif est politique : Jésus dérange le désordre établi dans une complicité entre Rome, la vraie puissance régnante, et les pontifes judéens, avec leur chef Caïphe, qui doivent leur trône au pouvoir romain. Car c'est bien là le motif officiel de la condamnation de Jésus, inscrit sur la croix : « Jésus de Nazareth, roi des Judéens ». C'est la véritable raison, que l'on retrouve dans la bouche de ce même Caïphe, selon l'Évangile de Jean : « il vaut mieux qu'un seul homme meure que tout le peuple » (Jean 18, 14), dit-il face à la menace d'une opération massive de la police romaine si les rumeurs messianiques autour de Jésus, perçues comme politiques, persistent. Ce même Caïphe qui s’exclame par ailleurs (Matthieu 26, 65) : « Il a blasphémé. Qu’avons-nous encore besoin de témoins ! Vous venez d’entendre le blasphème. » Prétexte que ce blasphème qui consiste, toujours d'après Caïphe selon les Évangiles, à s'être appliqué une prophétie du Livre de Daniel (cf. Matthieu 26, 64). Quant au pouvoir réel, Ponce-Pilate, représentant attitré de Rome, il s'en lave les mains.

Que nous dit cet épisode, outre le fait que Jésus a été condamné au prétexte au fond politique de blasphème ? Cet épisode enseigne précisément que l'accusation de blasphème est un prétexte éminemment politique, toujours ! Dès la Torah, disant Dieu comme irreprésentable, le blasphème est subverti et dévoilé comme il est à nouveau dévoilé lors du procès de Jésus. Que blasphémer en effet ? que caricaturer de Dieu si nul ne sait comment il est ? Aussi lorsque la notion de blasphème est maintenue par la Torah, manque la précision de ce à quoi elle s'adresse : des figures représentées ? un monarque absolu, fût-il figure céleste ? Il n'y en a plus ! La pointe du déchaînement contre les blasphémateurs et les blasphématrices qui déboucherait sur la violence à leur endroit est bel et bien émoussée. Ainsi entre un Dieu invisible, au-delà de tout nom, et donc inblasphémable, et un crucifié pour blasphème, est dévoilée la réalité éminemment politique de ce prétexte immémorial de toute lâcheté.

Jésus dénoncé pour blasphème, comme prétexte, le blasphémateur s'avère n'être rien d'autre que celui qui met en cause un pouvoir qui ne tient que de la terreur qu'il fait peser lâchement en prétextant défendre un Dieu qu'ipso facto il prétend décrire. Où l’accusation de blasphème, à bien y regarder, s'avère idolâtre, en plus d'être lâche, prétexte à ne pas dire clairement une volonté d'imposer un pouvoir sur les cœurs et les âmes… suscitant par la menace une lâcheté supplémentaire, celle de ceux qui ont bien senti le problème et qui jouent les fiers à bras en blasphémant là où il n'y a pas de risque ! Quel risque à offenser ceux qui professent tendre l'autre joue ? En revanche, les mêmes fiers à bras sont bien plus timorés quand le blasphème vaut menace de mort ! Où se vérifie à nouveau qu'il est bien en tout cela question de pouvoir, question indubitablement politique.

Où une Mila s'avère malgré elle vraie dénonciatrice de veaux d'or, d'idoles de la force brute (figures de pouvoir, à commencer par celui du jeune mâle, vexé d'être éconduit par le courage avec lequel elle mettait le holà au pouvoir sur elle auquel il prétendait) ; elle en devient témoin du Dieu inrisible ! contre quelque idole (fût-elle idole unique) que ce soit…

RP

mardi 24 décembre 2019

Les Mages, le Père Noël et les autres


oilà que se présentent les fameux Mages venus d’Orient (Matthieu 2, 1-12). Les voilà bientôt sacrés rois (en regard d'Ésaïe 60, du Psaume 72, etc.), trois rois représentant les trois continents d’alors (Afrique, Asie, Europe), là où Matthieu les présentait comme des sortes de prêtres – des savants dira-t-on bientôt, miraculeusement présents, grâce à leur science des étoiles, la nuit du 25 décembre -0001. Car voilà qu'on s’est mis à enseigner aussi que Jésus est né un 25 décembre. Mais, nous disent les savants, les successeurs des Mages en quelque sorte, le 25 décembre c'est impossible : les bergers de Luc ne pouvaient être dans les champs en cette saison. Et de nous faire remarquer que le 25 décembre est la date d'une fête païenne en l'honneur du soleil – vénéré alors sous la forme de telle ou telle divinité solaire, comme Mithra, une des figures de la religion mazdéenne d'alors, la religion des Mages.

Alors, fête du Messie biblique, Messie de Bethléem, ou fête païenne ? Controverse sempiternelle, d’autant plus vigoureuse que selon toute vraisemblance, non seulement il n'est pas né un 25 décembre, mais qu'en plus ce n'était d'ailleurs même pas en -0001 ! Et si alors, le problème était toujours celui de savoir si Jésus est le Messie biblique ou celui qui concerne aussi les païens ? Et si c'était toujours autant un faux débat qu'à l'époque ?

t si, comme tout en étant né à Bethléem en Judée, Jésus est aussi galiléen, – si sous un certain angle, un angle bien réel, Jésus était vraiment né un 25 décembre ? Si nos païens d'ancêtres dans la foi, avaient vraiment été saisis par l'Esprit de Dieu, Esprit par lequel on perçoit que ce Messie biblique concerne aussi les païens ? Qu'est-ce en effet que le 25 décembre ? C'est la fête du solstice d'hiver, selon un ancien calendrier romain (avant la mise en place par Jules César du calendrier julien qui fixe le solstice au 21 décembre – mais l’habitude de le fêter le 25 décembre a alors perduré), marquant le moment où la nuit cesse de croître et où le jour augmente, le moment où la lumière nous rejoint dans nos ténèbres. Ne dit-on pas que Jésus est le soleil de justice ? Voilà que dans l'Empire romain, on fêtait ce jour-là la fête du soleil, et voilà que le christianisme a triomphé dans l'Empire même, après trois siècles de suspicion et de persécutions récurrentes. Certes le temps est resté le temps, l’Empire est resté l’Empire, persécutant à leur tour bientôt, hélas, tous ceux qui n’étaient pas chrétiens, juifs comme païens. Mais les plus sages ont discerné quand même dans cette rencontre d’une fête solaire un signe que ceux qui se veulent les plus savants d'aujourd'hui ne savent pas reconnaître parce que cela ne correspond pas à la rigueur de l'Histoire.

Dans l'Histoire historienne, Jésus n'est pas né un 25 décembre ? Certes. Mais si l'on est attentif on peut être à même de percevoir qu'il est aussi une autre dimension. Rappelons-nous que les anges ont empli les cieux de leur louange au jour de la naissance de Jésus. Et que le temps des anges n'est pas le nôtre, qu'il est entre le nôtre et celui de Dieu, où « mille ans sont comme un jour » (Psaume 90 / 2 Pierre 3). Si, en toute rigueur historienne, Jésus n'est effectivement sans doute pas né un 25 décembre, ne sont-ils pas éclairés de ce qu'il est des réalités au-delà des nôtres, ceux qui ont soupçonné les vérités de ce temps des anges, un temps dont le vrai signe dans notre temps est effectivement le 25 décembre. Ici le jour nouveau se lève, brillant d'une lumière dont on ne soupçonnait pas même l'existence, on passe des temps nocturnes aux temps solaires, au temps du soleil de justice, qui concerne tous les peuples, qui concerne les païens.

Et voilà que l’on date à présent nos siècles à partir de sa naissance. Et que l’on est passé avec le Christ à un calendrier solaire – car le calendrier biblique est lui un calendrier lunaire, luni-solaire, au cœur duquel est inscrite aussi la promesse de la lumière, exprimée par la fête juive de Hanoukka, célébrée aussi en ces temps de solstice d’hiver. Voici, avec Jésus, un nouveau calendrier, solaire, dont le premier mois, janvier, est celui qui succède immédiatement à celui de sa naissance, huit jours après, c’est-à-dire le jour de sa circoncision – selon le temps angélique s'entend –, là où auparavant l'année commençait en avril. Que celui-là voie, qui a des yeux pour voir, est-on tenté de dire, pour dépasser, comme l'ont dépassé les Évangiles, le problème de savoir si c'est là le Messie biblique ou s'il concerne les païens.

oint de contradiction ici : le Messie de la Bible concerne bien aussi les païens. C'est vers lui, vers sa lumière, que sont venus, guidés par l'étoile confuse de leur confuse astrologie, les Mages, ces païens d'Orient. C'est vers lui que se dresse l'arbre de Jessé, père de David, comme l'arbre de toute la création qui se dresse vers sa lumière qu'annonce cette même étoile des Mages.

Et à y regarder de près, les yeux de la foi découvrent alors que cette fête que l'on voudrait dénoncer comme païenne est celle de la bonne nouvelle du salut de Dieu pour les païens, que représentent ici les Mages. Elle est celle du chant de toute la création à la rencontre de la lumière à laquelle elle est appelée.

Car c'est bien là le sens de l'arbre de Noël, figure de celui de Jessé et de celui de toute la création que Dieu fait croître à sa rencontre. Symbole païen ? Introduit en fait par la réforme luthérienne pour symboliser la vérité du 25 décembre, celle de la naissance du Christ. Un arbre qui se dresse vers la lumière annoncée par l'étoile, comme celui de la famille de Jessé et de David vers le Messie et celui de toute la création vers son salut. Cela en passant par la faute même qu'il s'agit de couvrir, symbolisée par les boules de nos arbres, qui sont au départ simplement des pommes stylisées – pommes (malum en latin), pommes du bien et du mal, mal (malum aussi en latin) – englouti par le Christ dans la lumière, qui dès lors parcourt toute la création, lumière figurée elle par les guirlandes de lumière qui courent dans tout l'arbre.

t le père Noël, avec ses allures de lutin des cultes scandinaves ? On a évoqué l’histoire des Mages, ces païens qui menaient des cadeaux aux pieds du Messie biblique, aux pieds d'un enfant né dans les ténèbres de l'humilité – la nuit, donc, dans le temps angélique – pour couvrir de lumière jusqu'à sa Galilée païenne.

Il enseignera, ce Messie, que les plus petits que nous croisons sont lui-même venu dans le secret. C'est là ce qu'a très bien compris un évêque de l'Antiquité, nommé Nicolas, devenu saint Nicolas parce qu'il ne supportait pas, lui disciple d'un enfant pauvre, de voir la misère, plus particulièrement celle des enfants. Alors en secret, il leur faisait des cadeaux qui allégeaient leur peine, comme les Mages offrant leurs dons au Christ.

Plus tard, toujours la réforme luthérienne – fructueuse en pays scandinave – découvrait que saint Nicolas, dans son humilité, dévoilait des actions angéliques. Derrière saint Nicolas, un simple homme, s'ouvre le monde angélique, dévoilant lui-même la réalité de Dieu. Un ange est derrière saint Nicolas, comme derrière les Mages, étrangers en visite, rappelant les étrangers visitant Abraham, et dans lesquels le patriarche reconnaissait le présence angélique, et la présence de Dieu même lui annonçant la naissance de son enfant. Un ange est derrière saint Nicolas, ange qui sera figuré sous les traits des anges scandinaves, elfes et lutins. C'est la figure du père Noël, que dévoile saint Nicolas, une figure angélique du don gratuit.

lors contrairement à ce que s'imaginent certains de ceux qui croient savoir, le père Noël existe, manifestation angélique de l'art de donner dans le secret, de l'art de donner de la joie à ceux qui ressemblent au Messie nouveau-né dans sa crèche.

Et derrière cette figure angélique, il y a au plus haut des cieux, comme le crient les anges effectivement présents à Noël selon les Évangiles, la présence du don suprême, le grand cadeau de Dieu par lequel la paix vient sur la terre aux hommes dans sa bienveillance – don de Dieu réconciliant le monde avec lui-même (2 Co 5), rassemblant le monde de la Bible et celui des païens, le cadeau par lequel il déploie éternellement son amour envers nous.

RP


samedi 25 juin 2016

"Heureux celui..."


Psaume 32
1 Enseignement de David.
Heureux celui que Dieu décharge de sa faute,
et qui est pardonné du mal qu'il a commis !
2 Heureux l'homme que le Seigneur ne traite pas en coupable,
et qui ne triche pas !
3 Tant que je ne reconnaissais pas ma faute,
mes os se consumaient, mes dernières forces s'épuisaient en plaintes quotidiennes.
4 Car de jour et de nuit, Seigneur,
ta main pesait sur moi, et j'étais épuisé,
comme une plante au plus chaud de l'été.

5 Mais je t'ai avoué ma faute, je ne t'ai pas caché mes torts.
Je me suis dit : « Je suis rebelle au Seigneur,
je dois le reconnaître devant lui. »
Et toi, tu m'as déchargé de ma faute.

6 Voilà pourquoi tout fidèle devrait t'adresser sa prière
le jour où il te rencontre.
Si le danger menace de le submerger
il restera hors d'atteinte.
7 Tu es un abri pour moi,
tu me préserves de la détresse.
Je crierai ma joie pour la protection dont tu m'entoures.

8 Je vais t'enseigner et t'indiquer le chemin à suivre, dit le Seigneur.
Je vais te donner un conseil, je garde les yeux fixés sur toi :
9 Ne sois pas aussi stupide que le cheval ou le mulet,
dont on maîtrise les élans avec un mors et une bride ;
afin qu'ils ne s'approchent pas de toi / alors il ne t'arrivera rien.
10 Le méchant se prépare beaucoup d'ennuis,
mais le Seigneur entoure de bonté celui qui lui fait confiance.
11 Que le Seigneur soit votre joie, vous les fidèles ;
émerveillez-vous, criez votre joie, vous les hommes au cœur droit.

Romains 3, 4
[Cœur droit] – Dieu dit la vérité, et tous les êtres humains sont menteurs, comme le déclare l'Écriture en parlant de Dieu :
« Il faut que toi, Dieu, sois reconnu juste dans ce que tu dis,
et que tu triomphes si l'on te juge. »

Matthieu 11, 28
[Le cheval ou le mulet] – Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos.

(RP - Vivonne - 25.06.16)

jeudi 13 février 2014

Derniers & premiers


"et les derniers seront les premiers". (Matthieu 20, 16)
Cette promesse à elle seule suffirait à expliquer la fortune du christianisme.

(Cioran, Cahiers 1957-1972, Paris, Gallimard, 1977, p. 16.)

dimanche 2 décembre 2012

Sur le concept...


(Romeo Castellucci, Sur le concept du visage du fils de Dieu / Salvator Mundi, peint par Antonello da Messina)

Luc 18:32
Le Fils de l’homme sera livré aux païens ; on se moquera de lui, on l’outragera, on crachera sur lui,

Matthieu 16:22-23
Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit: A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas.
Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre : Arrière de moi, Satan ! tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes.

Jean 18:10-11
Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l’oreille droite. Ce serviteur s’appelait Malchus.
Jésus dit à Pierre : Remets ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire ?


"Dans la pièce de Castelucci, ce qui m'a vraiment interpellé positivement, c'est que la déchéance d'un homme qui perd ses moyens prend à témoin le visage de Dieu fait homme." (François Boespflug, Eglise en Poitou, 28.11.12 n° 194 p. 27.)

"Ce regard du Christ est central et rencontre chaque spectateur, individuellement." (Castelucci, cité par Danielle Vergniol, Le Protestant de l'Ouest, 11.12 n° 309, p.12.)

samedi 23 juin 2012

Colère (4)


"La décoloration des passions, l'adoucissement des instincts et toute cette dilution de l'âme moderne nous ont désappris les consolations de la colère". (Cioran, Le crépuscule des pensées, Poche Biblio-essais p. 66-67.)

"Pourquoi broder sur ce qui exclut le commentaire ? Un texte expliqué n'est plus un texte. On vit avec une idée, on ne la désarticule pas ; on lutte avec elle, on n'en décrit pas les étapes. L'histoire de la philosophie est la négation de la philosophie." (Cioran, De l'inconvénient d'être né, Oeuvres, coll. La Pléiade, p. 852.)

"Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous !" (Luc 6, 20)
"Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux !" (Matthieu 5, 3)

"Les pauvres, à force de penser à l'argent, et d'y penser sans arrêt, en arrivent à perdre les avantages spirituels de la non-possession et à descendre aussi bas que les riches." (Cioran, De l'inconvénient d'être né, Oeuvres, coll. La Pléiade, p. 876.)

mercredi 16 mai 2012

Haut roc(k)

King Crimson - Red (1974)

Mars rouge - roc

"Ta demeure est solide, Et ton nid posé sur le roc." (Nombres 24:21)
"Elle n’est point tombée, parce qu’elle était fondée sur le roc." (Matthieu 7:25)
"Il le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc" (Luc 23:53).

samedi 7 avril 2012

Vide nouveau


Nous nous asseyons en pleurant
Et t'appelons dans ta tombe :
Repose en paix, repose doucement !
Reposez, membres épuisés
Que votre tombe et la pierre tombale
Soient, pour la conscience anxieuse,
Comme un doux oreiller
Et le lieu de repos des âmes.
Pleinement heureux, les yeux s'endorment paisiblement.
(J.-S. Bach - Passion selon St Matthieu / Final)

Du Samedi saint au tombeau vide...

Après le sabbat, à l’aube du premier jour de la semaine, Marie de Magdala et l’autre Marie allèrent voir le sépulcre. (Matthieu 27, 1)


Marc 16, 1-7
1 Lorsque le sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d’aller embaumer Jésus.
2 Le premier jour de la semaine, elles se rendirent au sépulcre, de grand matin, comme le soleil venait de se lever.
3 Elles disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre loin de l’entrée du sépulcre ?
4 Et, levant les yeux, elles aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée.
5 Elles entrèrent dans le sépulcre, virent un jeune homme assis à droite vêtu d’une robe blanche, et elles furent épouvantées.
6 Il leur dit : Ne vous épouvantez pas ; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié ; il est ressuscité, il n’est point ici ; voici le lieu où on l’avait mis.
7 Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu’il vous précède en Galilée : c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit.

Vie de nouveau...



J.-S. Bach - Passion selon St Matthieu BWV 244 | Nikolaus Harnoncourt

samedi 17 mars 2012

Discipline

"Il éveille mon oreille, pour que j'écoute à la manière des disciples." (Esaïe 50, 4)

"Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné, et ils préparèrent la Pâque." (Matthieu 26, 19)


"Deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades ; et ils s’entretenaient de tout ce qui s’était passé. Pendant qu’ils parlaient et discutaient, Jésus s’approcha, et fit route avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître." (Luc 24, 13-16)


Cf. King Crimson - Discipline