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samedi 23 août 2025

Vie juste ?

“Il n’y a pas de vie juste dans un monde faux.” (Theodor Adorno, Minima Moralia, 1944, Payot 1983)

Relecture par Adorno de ce que l’on doit à Augustin… On doit à Augustin la relecture lucide comme péché originel, c’est-à-dire fait moral, participé par tous (“un monde faux”), de l’exil métaphysique et de son illustration par le mythe origénien de la chute depuis la préexistence. On sait où conduit le rejet moderne du péché originel… et de la morale !…

Le péché orginel dit à juste titre la dégradation morale, aspect incontournable, le pôle ex-nihilo de l’être émané du créateur, selon un acte volontaire qui le produit selon son image, mais ipso facto dégradée.

RP


jeudi 21 mai 2020

"Tu étais en moi, je te cherchais dehors"

« C'est bien tard lorsque je t'ai aimée, beauté si ancienne et si neuve, c'était bien tard ! Tu étais en moi, mais moi j'étais dehors et c'est là que je te cherchais ! Tu étais avec moi, mais moi j'étais sans toi ! Tu m'as appelé et de ton cri tu as percé ma surdité. Tu as flamboyé et la splendeur de ton éclat a vaincu ma cécité. Tu m'as touché et je me suis enflammé pour la paix que tu donnes. Quand je me serai attaché à toi de tout mon être, il n'y aura plus pour moi ni douleur, ni peine et ma vie sera une vie toute pleine de toi. Ce n'est pas encore le cas et je me pèse à moi-même ! Seigneur, aie pitié de moi ! Je ne cache pas mes blessures. Tu es le médecin et c'est moi le malade. Qui désire les chagrins et les peines ? Tu commandes de les supporter, non de les aimer. Personne n'aime ce qu'il doit supporter. Et quand on se réjouirait de supporter, on préférerait n'avoir pas à supporter. Dans l'adversité je désire le bonheur, dans le bonheur j'ai peur de l'adversité. Y a-t-il un juste milieu où la vie de l'homme ne serait pas une tentation ?
Malheur aux succès d'ici bas : Ils redoutent l'adversité et leur joie s'évapore. Et surtout malheur aux adversités d'ici bas : Elles sont nostalgie du bonheur. Elles sont bien dures et lassent la patience. La vie de l'homme sur la terre n'est-elle qu'une tentation sans fin ? »
Augustin d'Hippone, Les Confessions, 10, 27

mardi 1 novembre 2016

Parole devenue chair


« Dans plusieurs des livres des disciples de Platon — c’est lui, auteur de mythes célèbres, dont il s’agit —, j’ai lu, non en propres termes, […] "qu’au commencement était la Parole ; que la Parole était en Dieu, et que la Parole était Dieu ; qu’elle était au commencement en Dieu, que tout a été fait par elle et rien sans elle : que ce qui a été fait a vie en elle ; que la vie est la lumière, des hommes, que cette lumière luit dans les ténèbres, et que les ténèbres ne l’ont point comprise." Et que l’âme de l’homme, "tout en rendant témoignage de la lumière, n’est pas elle-même la lumière, mais que la Parole de Dieu, Dieu lui-même, est la vraie lumière qui éclaire tout homme venant en ce monde ;" et "qu’elle était dans le monde, et que le monde a été fait par elle, et que le monde ne l’a point connue. Mais qu’elle soit venu chez elle, que les siens ne l’aient pas reçue, et qu’à ceux qui l’ont reçue elle ait donné le pouvoir d’être faits enfants de Dieu, à ceux-là qui croient en son nom ;" c’est ce que je n’ai pas lu dans ces livres. J’y ai lu encore : "Que la Parole-Dieu est née non de la chair, ni du sang, ni de la volonté de l’homme, ni de la volonté de la chair ; qu’elle est née de Dieu." Mais "que la Parole se soit faite chair, et qu’elle ait habité parmi nous (Jean, I, 1-14)," c’est ce que je n’y ai pas lu. »
Augustin — Confessions, livre VII, ch. 9

samedi 22 octobre 2016

Confessions

Aelbert van der Schoor - 'Vanitas Still Life' (detail)

"[...] confessions de saint Augustin — [...] c'est quelque chose toute de même d'écrire ses mémoires à l’intention de Dieu."
(Cioran, Cahiers 1957-1972, Paris, Gallimard, 1977, p. 438.)