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mercredi 15 mai 2024

Anachronique...



Un ami m'envoie un livre : Antisionisme, une histoire juive...

Les développements historiques de ce livre (voulant montrer que l'antisionisme est d'abord juif) sont utiles pour... justifier le sionisme !, à condition de corriger le vocabulaire, à commencer par celui du titre ("antisionisme...") ! L'emploi anachronique du mot "antisionisme" est-il honnête ? Cf. la citation ci-dessous (p. 20) : la traduction de l'allemand est fausse : le mot "antisionisme" n'est pas dans l'allemand, comme à aucun moment d'alors quant à l'usage du terme. Les supposés "antisionistes" du début du XXe siècle, ne se ralliant pas ou s'opposant à Herzl, sont simplement non-sionistes (pas d'usage du mot "antisionisme", inventé par Staline à l’occasion du complot des blouses blanches pour ne pas être taxé d'antisémitisme). Les effets de l'antisémitisme européen, culminant dans le nazisme et la Shoah, ont hélas donné raison à Herzl contre tous les non-sionistes jusque là en effet majoritaires. Et à présent, le projet sioniste ayant abouti : l'Etat d'Israël, que peut vouloir dire "antisionisme", sinon son démantèlement - pour imaginer quoi concernant les sept millions de juifs israéliens ? Imaginer un autre fonctionnement de la relation actuelle (catastrophique) avec les Palestiniens (deux Etats, un Etat binational, une fédération, etc.) n'est pas "antisioniste", sauf à imaginer la disparition, un exil ?, vu la réalité des choses, des juifs de la région... qui seraient accueillis dans lequel des pays du monde (avec le même enthousiasme que dans les années 1930-1940, et même après guerre, quand se fermaient les portes aux persécutés du nazisme ?) - à notre époque où monte un néo-antisémitisme se revendiquant antisioniste ?...

Autre anachronisme : parler, à propos des évangéliques pré-sionistes du XVIIe s., d'antisémitisme, mot référant à la racisation "scientifique" des juifs, qui ne sera inventé que deux siècles plus tard, avec la mise en place de la chose...



mercredi 1 novembre 2023

"Sous sa vigne et sous son figuier"


« Ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier, Et il n'y aura personne pour les troubler ; Car la bouche de l'Eternel des armées a parlé. » (Michée 4, 4)



« L'antisionisme est l'antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d'être démocratiquement antisémite. Et si les Juifs étaient eux-mêmes des nazis ? Ce serait merveilleux. Il ne serait plus nécessaire de les plaindre ; ils auraient mérité leur sort. » (Vladimir Jankélévitch, L'Imprescriptible)

mardi 10 octobre 2023

Sidération


Une jeunesse pacifiste rassemblée à une fête musicale de la paix, la paix avec les Palestiniens pour laquelle plaident ces jeunes Israéliens (et autres), massacrés comme, dans les pogroms alentour, leurs parents et petits frères et sœurs dans les villages et kibboutz (i.e. de gauche : comment des gens "de gauche" en France peuvent ne pas dénoncer cette horreur ?) par des assassins fanatiques antisémites, voulant "tuer des juifs", en s'arrogeant la prétention de représenter les Palestiniens qu'ils souillent de honte à la face d'un monde qu'ils couvrent de sang !

Écouter Joann Sfar à 1:08:00

Joann Sfar, Le chat du rabbin

mardi 26 juillet 2022

"Sionisme"...

1948 : double décolonisation de la Palestine britannique, similaire aux autres décolonisations, avec ici, création/reconnaissance de deux réalités nationales, juive et arabe…

Auparavant : retour sur l’histoire de la Palestine


135 - Création de la province romaine de Syrie-Palestine | En 135, les troupes romaines écrasent dans le sang une révolte menée par Shimon bar Kokhba. Jérusalem (devenue après 70 Ælia Capitolina en l'honneur de Jupiter) est rasée. Elle est déclarée cité romaine et interdite aux juifs sous peine de mort. Le royaume de Judée est définitivement aboli et intégré dans une nouvelle province romaine nommée Syrie-Palestine. Pour supprimer toute allusion au peuplement juif de la Judée, les Romains utilisent le nom « Palaestina », un mot de la même racine que Philistin. La formule séculaire de la liturgie juive “l’an prochain à Jérusalem” entretiendra l'espérance du retour. Elle est à la racine du “sionisme” (fin XIXe s. - début XXe s.), référant au mont Sion symbolisant Jérusalem.

Jusqu’en 614 - Période romaine, puis, à partir de 324, première période romaine byzantine

614-629 - Période perse sassanide

629-638 - Deuxième période byzantine

638-1073 - Période arabe (661 omeyyade / 750 abbasside / 909 fatimide)

1073-1098 - Première période turque (seldjoukide)

1099-1187 - Période du royaume latin de Jérusalem

1187-1261 - Du règne de Saladin (Kurde) au contrôle de Jérusalem par les Mamelouks

1261-1516 - Période des Mamelouks (Égyptiens/Turcs)

1516-1917 - Deuxième période turque (ottomane)

1917-1948 - Occupation puis mandat (1922/23) britannique

1948 - Décolonisation et double indépendance : juive et arabe | Le recensement britannique officiel de 1931 révèle la composition religieuse suivante : 759 717 musulmans, 174 610 Juifs, 91 398 chrétiens, 9 148 druzes, 350 bahá’ís, 182 Samaritains et 421 « sans religion ». Auparavant : au VIe siècle, deux siècles après la conversion de l'Empire romain, les chrétiens sont majoritaires en Palestine, aux côtés desquels on trouve une forte minorité juive, des Arabes païens et une petite communauté samaritaine. Pendant la période des Mamelouks égyptiens, qui prennent en 1250 le pouvoir en Égypte et contrôlent la Palestine, la Palestine accueille des réfugiés arabes chassés par l’avancée des Mongols sur l’Irak et la Syrie, et vers la fin du XVe siècle, elle accueille les réfugiés juifs chassés d’Espagne, notamment en Galilée, où la ville de Safed est à l’origine d’un important rayonnement intellectuel et religieux juif (cf. Isaac Luria).

Suite...

lundi 25 juillet 2022

"Antisionisme"...

« L'antisémitisme est le socialisme des imbéciles ». La célèbre citation est fréquemment attribuée à August Bebel (1840-1913), dirigeant du Parti social-démocrate d'Allemagne, mais vient probablement du social-démocrate autrichien Ferdinand Kronawetter. Elle était souvent utilisée parmi les sociaux-démocrates allemands dans les années 1890. Lénine rend hommage à Bebel lors de sa mort. Lorsque le journal socialiste new-yorkais The Forward érige son nouveau siège en 1912, il est orné de bas-reliefs figurant Marx, Engels, Lassalle et Bebel.


Extrait de “L'antisémitisme et les mouvements de gauche” de Valéry Rasplus, recension in Nonfiction de : Michel Dreyfus, L'antisémitisme à gauche. Histoire d'un paradoxe, de 1830 à nos jours, La Découverte, 2009 :

« “La fin de la Seconde Guerre mondiale connut un mélange de dégoût, d'abasourdissement et de rancœurs. L'heure était à l'épuration confuse et à l'occultation relative du génocide au profit de deux autres mémoires (…), celles de la Résistance et de la déportation". On trouvait à gauche encore de l'antisémitisme au sein de la SFIO ou au PCF qui, chez ce dernier, s'alignait directement sur la ligne soviétique telle qu'elle fut vécue lors du procès stalinien dit des "blouses blanches". Ce moment d'antisémitisme communiste remplaça subtilement "la désignation de juif par celle de sioniste" sans être soupçonné d'antisémitisme.

Restructuration de l'antisémitisme

« Dans les années soixante, alors que des structures pacifistes et anarchistes furent relativement négligeantes avec des sympathisants que l'on désigna comme "révisionnistes", une partie de l'ultra-gauche (La Veille Taupe, etc.) prit fait et cause avec l'idéologie "négationniste" (Robert Faurisson, etc.), niant l'existence des chambres à gaz (ce "mensonge", cette "invention", cette "imposture politico-financière") et ce que l'on a nommé l'Holocauste ou Shoah. Auschwitz servirait d'alibi à Israël pour justifier sa création et son existence sur la base de l'idéologie sioniste, "phénomène colonial [qui] a fondé un État sur des terres spoliées". La question de l'antifascisme est vue chez cette fraction de l'ultra-gauche comme "un mensonge idéologique et politique qui a permis au capitalisme de se maintenir au terme du conflit" permettant "à la bourgeoisie de paralyser le prolétariat" le détournant de son action révolutionnaire. L'antisémtisme circula progressivement du négationnisme, voué à un rôle marginal, à l'antisionisme dont l'audience, plus importante, traverse même aujourd'hui les partis politiques, les syndicats, les associations, etc. »

(Problème redoutable : l'ONU, Amnesty International, etc., ont succombé au vocabulaire de l'"antisionisme", ce nouveau cache-sexe de l'antisémitisme, qui conduit carrément dans leurs textes au détournement de termes comme "apartheid", mot afrikaans, étranger à la question israélo-palestinienne… Et personne n'interroge ces organismes internationaux, préférant viser ceux qui - hélas - les reprennent !)