Blasphème ! Tel est, selon les Évangiles, le prétexte de la condamnation de Jésus. En fait, le vrai motif est politique : Jésus dérange le désordre établi dans une complicité entre Rome, la vraie puissance régnante, et les pontifes judéens, avec leur chef Caïphe, qui doivent leur trône au pouvoir romain. Car c'est bien là le motif officiel de la condamnation de Jésus, inscrit sur la croix : « Jésus de Nazareth, roi des Judéens ». C'est la véritable raison, que l'on retrouve dans la bouche de ce même Caïphe, selon l'Évangile de Jean : « il vaut mieux qu'un seul homme meure que tout le peuple » (Jean 18, 14), dit-il face à la menace d'une opération massive de la police romaine si les rumeurs messianiques autour de Jésus, perçues comme politiques, persistent. Ce même Caïphe qui s’exclame par ailleurs (Matthieu 26, 65) : « Il a blasphémé. Qu’avons-nous encore besoin de témoins ! Vous venez d’entendre le blasphème. » Prétexte que ce blasphème qui consiste, toujours d'après Caïphe selon les Évangiles, à s'être appliqué une prophétie du Livre de Daniel (cf. Matthieu 26, 64). Quant au pouvoir réel, Ponce-Pilate, représentant attitré de Rome, il s'en lave les mains.
Que nous dit cet épisode, outre le fait que Jésus a été condamné au prétexte au fond politique de blasphème ? Cet épisode enseigne précisément que l'accusation de blasphème est un prétexte éminemment politique, toujours ! Dès la Torah, disant Dieu comme irreprésentable, le blasphème est subverti et dévoilé comme il est à nouveau dévoilé lors du procès de Jésus. Que blasphémer en effet ? que caricaturer de Dieu si nul ne sait comment il est ? Aussi lorsque la notion de blasphème est maintenue par la Torah, manque la précision de ce à quoi elle s'adresse : des figures représentées ? un monarque absolu, fût-il figure céleste ? Il n'y en a plus ! La pointe du déchaînement contre les blasphémateurs et les blasphématrices qui déboucherait sur la violence à leur endroit est bel et bien émoussée. Ainsi entre un Dieu invisible, au-delà de tout nom, et donc inblasphémable, et un crucifié pour blasphème, est dévoilée la réalité éminemment politique de ce prétexte immémorial de toute lâcheté.
Jésus dénoncé pour blasphème, comme prétexte, le blasphémateur s'avère n'être rien d'autre que celui qui met en cause un pouvoir qui ne tient que de la terreur qu'il fait peser lâchement en prétextant défendre un Dieu qu'ipso facto il prétend décrire. Où l’accusation de blasphème, à bien y regarder, s'avère idolâtre, en plus d'être lâche, prétexte à ne pas dire clairement une volonté d'imposer un pouvoir sur les cœurs et les âmes… suscitant par la menace une lâcheté supplémentaire, celle de ceux qui ont bien senti le problème et qui jouent les fiers à bras en blasphémant là où il n'y a pas de risque ! Quel risque à offenser ceux qui professent tendre l'autre joue ? En revanche, les mêmes fiers à bras sont bien plus timorés quand le blasphème vaut menace de mort ! Où se vérifie à nouveau qu'il est bien en tout cela question de pouvoir, question indubitablement politique.
Où une Mila s'avère malgré elle vraie dénonciatrice de veaux d'or, d'idoles de la force brute (figures de pouvoir, à commencer par celui du jeune mâle, vexé d'être éconduit par le courage avec lequel elle mettait le holà au pouvoir sur elle auquel il prétendait) ; elle en devient témoin du Dieu inrisible ! contre quelque idole (fût-elle idole unique) que ce soit…
Que nous dit cet épisode, outre le fait que Jésus a été condamné au prétexte au fond politique de blasphème ? Cet épisode enseigne précisément que l'accusation de blasphème est un prétexte éminemment politique, toujours ! Dès la Torah, disant Dieu comme irreprésentable, le blasphème est subverti et dévoilé comme il est à nouveau dévoilé lors du procès de Jésus. Que blasphémer en effet ? que caricaturer de Dieu si nul ne sait comment il est ? Aussi lorsque la notion de blasphème est maintenue par la Torah, manque la précision de ce à quoi elle s'adresse : des figures représentées ? un monarque absolu, fût-il figure céleste ? Il n'y en a plus ! La pointe du déchaînement contre les blasphémateurs et les blasphématrices qui déboucherait sur la violence à leur endroit est bel et bien émoussée. Ainsi entre un Dieu invisible, au-delà de tout nom, et donc inblasphémable, et un crucifié pour blasphème, est dévoilée la réalité éminemment politique de ce prétexte immémorial de toute lâcheté.
Jésus dénoncé pour blasphème, comme prétexte, le blasphémateur s'avère n'être rien d'autre que celui qui met en cause un pouvoir qui ne tient que de la terreur qu'il fait peser lâchement en prétextant défendre un Dieu qu'ipso facto il prétend décrire. Où l’accusation de blasphème, à bien y regarder, s'avère idolâtre, en plus d'être lâche, prétexte à ne pas dire clairement une volonté d'imposer un pouvoir sur les cœurs et les âmes… suscitant par la menace une lâcheté supplémentaire, celle de ceux qui ont bien senti le problème et qui jouent les fiers à bras en blasphémant là où il n'y a pas de risque ! Quel risque à offenser ceux qui professent tendre l'autre joue ? En revanche, les mêmes fiers à bras sont bien plus timorés quand le blasphème vaut menace de mort ! Où se vérifie à nouveau qu'il est bien en tout cela question de pouvoir, question indubitablement politique.
Où une Mila s'avère malgré elle vraie dénonciatrice de veaux d'or, d'idoles de la force brute (figures de pouvoir, à commencer par celui du jeune mâle, vexé d'être éconduit par le courage avec lequel elle mettait le holà au pouvoir sur elle auquel il prétendait) ; elle en devient témoin du Dieu inrisible ! contre quelque idole (fût-elle idole unique) que ce soit…
RP
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