lundi 9 décembre 2024
Un édifice plus vaste que lui-même...
On ne savait pas ce que l'incendie de Notre-Dame de Paris nous a révélé comme perception diffuse d'une spiritualité commune. Œcuménique. Au-delà du seul rite catholique. Comme le Temple de Jérusalem qui était au strict plan cultuel un lieu sadducéen, une seule des mouvances spirituelles de l'Israël d'alors. Il n'en vaut pas moins, menacé de destruction par l'Empire romain, le trouble de la plupart, y compris non-sadducéens, comme Jésus lui-même. Chacun y a le symbole de son propre enracinement spirituel. Comme, d'une façon à la fois différente et similaire, Notre-Dame : elle est antérieure à la division religieuse de la France et de la chrétienté latine, division qui date, non pas du XVIe siècle, mais du XIVe, avec la division de la papauté-même. Depuis, plusieurs mouvances tentent la réunification, une réunification qui ne soit pas de surface, mais vraie et profonde. La Réforme est une de ces mouvances, une de ces tentatives. Toutes ont échoué. La division, remontant au XIVe siècle, sera entérinée par les guerres civiles-religieuses et la distribution divisée des affectations des édifices du culte. Comme pour le Temple de Jérusalem, affecté aux sadducéens, Notre-Dame est affectée au culte catholique, mais tous, dans un cas comme dans l'autre, y reconnaissent aussi quelque chose de leur propre vie spirituelle, jusqu'au-delà du christianisme aujourd'hui, jusqu'au-delà des frontières, comme les Grecs de l'évangile de Jean venus à Jérusalem (Jn 12, 20sq.). C'est ce à quoi on a assisté dans une destruction, symbole d'une destruction spirituelle, incendie symbole d'un effondrement religieux, comme il en sera du Temple de Jérusalem, qui n'affecte pas que le seul culte auquel il est réservé, mais où tous, jusqu'au-delà des frontières du pays, se reconnaissent à leur façon, comme aujourd'hui dans la réhabilitation de Notre-Dame.
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