samedi 5 octobre 2024

Cynisme ou naïveté confondante ?



Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Patrick Hetzel, a été dénoncé par Mélenchon, déplorant qu'il ait « dit que comme l’université est laïque, il ne faut pas parler de Gaza ». Mais, « parler de géopolitique n’est pas attentatoire à la laïcité », a-t-il poursuivi.

Eh bien, si : dans ce cas, c'est bien la laïcité qui est en jeu, si du moins on sait que la laïcité a été mise en place pour lutter contre le catholicisme politique de l'époque. Le catholicisme, depuis Vatican II, a abandonné ses nostalgies d'une Chrétienté politique, ce qui n'est pas le cas de l'Islam, notamment dans sa mouvance au pouvoir à Gaza, en Afghanistan, en Iran, ou sous le Hezbollah, qui tous persécutent les laïques (à l'instar de leur alliés en théologie Al-Qaïda ou Daesh). C'est donc bien de laïcité qu'il s'agit, celle qu'attaquent systématiquement ceux dont les mélenchoniens s'avèrent être les alliés, au moins objectifs, allant de l'islamisme au pouvoir en Turquie ou en Iran, à celui du Maghreb, en passant par celui du pouvoir taliban. Il faut se réveiller ! On n'est plus en 1789, ni en 1905, ni même au temps du FLN laïque de la guerre l'Algérie, mais bien face à un Islam politique contemporain, plus anti-laïque que ne l'a jamais été le Vatican dans ses phases les plus intolérantes !

Cynisme ou naïveté confondante ? La question dans le conflit mondial actuel qui fait rage au Proche-Orient est bien théologique. Ou bien l'islamisme et ses références, terribles pour tous les non-islamistes à commencer par les juifs, à continuer par les chrétiens pour ne rien dire des "apostats", atroces pour les femmes, ou bien la possibilité d'une ouverture vers d'autres lectures des textes fondateurs, et notamment du Coran : une lecture qui, pour commencer, ne prône pas l'extermination d'Israël et des juifs. Ce type de lecture est possible (cf. l'islamologue Eliezer Cherki), une lecture qui permette dans le monde arabe une acceptation d'une terre de juifs qui se soient pas dhimmis.

Où il serait question d'étude laïque (i.e. non dominatrice, ici non-islamiste) des religions… Hélas il semble, quand on nie que l'islamisme du Hamas ou du Hezbollah pose problème à la laïcité, qu'on en soit loin !

1 commentaire:

  1. Jean-Paul Sanfourche11 octobre 2024 à 17:02

    Oui, c’est bien de laïcité et non de géopolitique dont il s’agit, et nul journaliste, à ma connaissance, n’a eu le courage ou la clairvoyance d’écrire ces lignes qu’on lit ici.. Il n’y a aucun « abus de pouvoir » de la part d’un ministre de l’enseignement supérieur à prévenir des manifestations qui iraient « à l’encontre des principes de neutralité et de laïcité ». « La politique est-elle interdite à l’université ? » interroge un professeur de sciences politiques à Paris 8, indigné. Naïveté, cynisme ou…ignorance ? Car il ne s’agit plus de politique lorsque l’insoumission servile à laquelle les étudiants sont appelés ne fait que servir le terrorisme dont la colonne vertébrale est l’islamisme radical, l’antisémitisme et la destruction d’Israël . "Mettez des drapeaux libanais, pour que les Libanais sachent qu'on ne les a pas oubliés, qu'on ne les abandonne pas au meurtre (et) à la violence du voisin terrifiant qu'ils ont le malheur d'avoir à leur côté." C’est clair ! Cela équivaut à un mot d’ordre, à un seul mot d’ordre : manifestez pour soutenir le dessein d’une Palestine « de la mer au Jourdain » ! Et surtout, soyez bien persuadés que "c'est une hypocrisie totale (…) de dire que le Hezbollah pose un problème". Si ces propos sont pris au pied de la lettre par une partie des enseignants et des étudiants, alors on pourra dire que l’obscurantisme gangrène définitivement nos universités !

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