De Minneapolis à Washington et à Paris, des deux côtés de l’Atlantique et ailleurs, des années 1960 à aujourd'hui, même constat… Même déni d'un héritage esclavagiste et colonial à exorciser enfin de l'inconscient collectif…
C'est dans le contexte de la lutte pour les Droits civiques de M.-L. King et des obstacles qu'il rencontre que James Baldwin écrit La prochaine fois, le feu, en 1963. Extrait :
« Les Blancs furent et sont encore stupéfaits par l’holocauste dont l’Allemagne fut le théâtre. Ils ne savaient pas qu’ils étaient capables de choses pareilles. Mais je doute fort que les Noirs en aient été surpris ; au moins au même degré. Quant à moi, le sort des juifs et l’indifférence du monde à leur égard m’avaient rempli de frayeur. Je ne pouvais m’empêcher, pendant ces pénibles années, de penser que cette indifférence des hommes, au sujet de laquelle j’avais déjà tant appris, était ce à quoi je pouvais m’attendre le jour où les États-Unis décideraient d’assassiner leurs nègres systématiquement au lieu de petit à petit et à l’aveuglette. » (James Baldwin, La prochaine fois, le feu, éd. folio, p. 77)
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