samedi 5 avril 2025
Miserere mei Deus
Gregorio Allegri - Miserere mei Deus
Psaume 51 (mis en musique par Allegri pour la première fois vers 1630).
[1 Au chef des chantres. Psaume de David.
2 Lorsque Nathan, le prophète, vint à lui, après que David fut allé vers Bath-Schéba.]
3 Ô Dieu ! aie pitié de moi dans ta bonté ; Selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions ;
4 Lave-moi complètement de mon iniquité, Et purifie-moi de mon péché.
5 Car je reconnais mes transgressions, Et mon péché est constamment devant moi.
6 J’ai péché contre toi seul, Et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux, En sorte que tu seras juste dans ta sentence, Sans reproche dans ton jugement.
7 Voici, je suis né dans l’iniquité, Et ma mère m’a conçu dans le péché.
8 Mais tu veux que la vérité soit au fond du cœur : Fais donc pénétrer la sagesse au-dedans de moi !
9 Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; Lave-moi, et je serai plus blanc que la neige.
10 Annonce-moi l’allégresse et la joie, Et les os que tu as brisés se réjouiront.
11 Détourne ton regard de mes péchés, Efface toutes mes iniquités.
12 Ô Dieu ! crée en moi un cœur pur, Renouvelle en moi un esprit bien disposé.
13 Ne me rejette pas loin de ta face, Ne me retire pas ton Esprit saint.
14 Rends-moi la joie de ton salut, Et qu’un esprit de bonne volonté me soutienne !
15 J’enseignerai tes voies à ceux qui les transgressent, Et les pécheurs reviendront à toi.
16 Ô Dieu, Dieu de mon salut ! délivre-moi du sang versé, Et ma langue célébrera ta miséricorde.
17 Seigneur ! ouvre mes lèvres, Et ma bouche publiera ta louange.
18 Si tu avais voulu des sacrifices, je t’en aurais offert ; Mais tu ne prends point plaisir aux holocaustes.
19 Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c’est un esprit brisé : Ô Dieu ! tu ne dédaignes pas un cœur brisé et contrit.
20 Répands par ta grâce tes bienfaits sur Sion, Bâtis les murs de Jérusalem !
21 Alors tu agréeras des sacrifices de justice, Des holocaustes et des victimes tout entières ; Alors on offrira des taureaux sur ton autel.
Texte chanté : Vulgate (Ps 50)
[1 in finem psalmus David
2 cum venit ad eum Nathan propheta quando intravit ad Bethsabee]
3 miserere mei Deus secundum magnam; misericordiam tuam et; secundum multitudinem miserationum tuarum dele iniquitatem meam
4 amplius lava me ab iniquitate mea et a peccato meo munda me
5 quoniam iniquitatem meam ego cognosco et peccatum meum contra me est semper
6 tibi soli peccavi et malum coram te feci ut iustificeris in sermonibus tuis et vincas cum iudicaris
7 ecce enim in iniquitatibus conceptus sum et in peccatis concepit me mater mea
8 ecce enim veritatem dilexisti incerta et occulta sapientiae tuae manifestasti mihi
9 asparges me hysopo et mundabor lavabis me et super nivem dealbabor
10 auditui meo dabis gaudium et laetitiam exultabunt ossa humiliata
11 averte faciem tuam a peccatis meis et omnes iniquitates meas dele
12 cor mundum crea in me Deus et spiritum rectum innova in visceribus meis
13 ne proicias me a facie tua et spiritum sanctum tuum ne auferas a me
14 redde mihi laetitiam salutaris tui et spiritu principali confirma me
15 docebo iniquos vias tuas et impii ad te convertentur
16 libera me de sanguinibus Deus Deus salutis meae exultabit lingua mea iustitiam tuam
17 Domine labia mea aperies et os meum adnuntiabit laudem tuam
18 quoniam si voluisses sacrificium dedissem utique holocaustis non delectaberis
19 sacrificium Deo spiritus contribulatus cor contritum et humiliatum Deus non spernet
20 benigne fac Domine in bona voluntate tua Sion et aedificentur muri Hierusalem
21 tunc acceptabis sacrificium iustitiae oblationes et holocausta tunc inponent super altare tuum vitulos
jeudi 3 avril 2025
La bonne question...
"La question que je pose au RN et à d’autres, est la suivante : à partir de combien dans les sondages on estime être au-dessus des lois ? Marine Le Pen a toujours demandé une justice ferme…" (Prisca Thevenot)
https://x.com/FranceSouvUnie/status/1906974344405733871
Cf. Caroline Fourest :
https://x.com/FranceSouvUnie/status/1906974344405733871

Cf. Caroline Fourest :
mercredi 12 mars 2025
Requiem
Mozart - Lacrimosa | Requiem
Pyotr Ilyich Tchaikovsky - Hymne des Cherubim | Liturgie de saint Jean Chrysostome
King Crimson - Requiem | Beat
Pyotr Ilyich Tchaikovsky - Hymne des Cherubim | Liturgie de saint Jean Chrysostome
King Crimson - Requiem | Beat
samedi 8 mars 2025
Ressentiment ou gratitude
« L’homme moderne a fini par en vouloir à tout ce qui est donné, même sa propre existence – à en vouloir au fait même qu’il n’est pas son propre créateur ni celui de l’univers. Dans ce ressentiment fondamental, il refuse de percevoir rime ou raison dans le monde donné […], il proclame ouvertement que tout est permis et croit secrètement que tout est possible […].
L'alternative à un tel ressentiment, base psychologique du nihilisme contemporain, serait une gratitude fondamentale pour les quelques choses élémentaires qui nous sont véritablement et invariablement données, comme la vie elle-même, l'existence de l'homme et le monde. »
(Hannah Arendt, "En guise de conclusion" (1951), Les origines du totalitarisme, Quarto Gallimard p. 872)
On discerne aisément, dans ces propos de Arendt de 1951, le point commun entre le "wokisme", le trumpisme et le poutinisme : autant de dénis du réel, malgré des différences apparentes ; un même ressentiment fondamental contre ce qui est, ouvrant à un bout sur le refus de réalités allant jusqu'au déni de la sexuation factuelle, à l'autre sur l'usage systématique du rejet de faits avérés (subsumés ici aussi sous le "ressenti"). Autant de ressentiments qui se nourrissent les uns des autres, dans un même bannissement de la gratitude pour ce qui est donné…
L'alternative à un tel ressentiment, base psychologique du nihilisme contemporain, serait une gratitude fondamentale pour les quelques choses élémentaires qui nous sont véritablement et invariablement données, comme la vie elle-même, l'existence de l'homme et le monde. »
(Hannah Arendt, "En guise de conclusion" (1951), Les origines du totalitarisme, Quarto Gallimard p. 872)
On discerne aisément, dans ces propos de Arendt de 1951, le point commun entre le "wokisme", le trumpisme et le poutinisme : autant de dénis du réel, malgré des différences apparentes ; un même ressentiment fondamental contre ce qui est, ouvrant à un bout sur le refus de réalités allant jusqu'au déni de la sexuation factuelle, à l'autre sur l'usage systématique du rejet de faits avérés (subsumés ici aussi sous le "ressenti"). Autant de ressentiments qui se nourrissent les uns des autres, dans un même bannissement de la gratitude pour ce qui est donné…

lundi 10 février 2025
Le 8 octobre : généalogie d'une haine vertueuse
Par Eva Illouz — extraits
4e de couverture :
Les grands événements ont leur jour d'après. C'est le sujet de ce Tract, qui s'interroge sur la révélation d'un antisémitisme de gauche au lendemain de l'attaque du Hamas contre Israël. Aurions-nous pu penser que, dans les milieux progressistes occidentaux, le 8 octobre 2023 puisse ne pas dire le jour de la compassion unanime à l'égard des victimes des atrocités de la veille ? Au lieu de cela, on entendit, à New York comme à Paris, des voix autorisées saluer, avec une émotion jubilatoire, un acte de résistance venant châtier l'oppresseur israélien. Décomplexé, cet antisionisme radical a eu pour terreau un système de pensées, la "théorie" qui, avec sa passion déconstructiviste, tend à plaquer une structure décoloniale sur les événements du monde, au mépris du fait brut et de sa complexité. On peut mettre au jour les causes d'une guerre ; on cherchera plutôt ici à retracer la généalogie intellectuelle de ce qui nie l'évidence du crime... Et à remonter aux sources de cet antisémitisme de confort où le Juif cristallise ce que certains esprits jugent bon de reprocher à une partie de l'humanité.
P. 4-7 :
Certains événements surgissent sur la scène du monde et y marquent immédiatement une rupture fondamentale. Le 7 octobre est l’un d’eux. Le Hamas, cette organisation qui, en 2007, avait pris le pouvoir par la force dans la bande de Gaza (en tuant des membres du parti opposé, le Fatah) et qui a été classée par les États-Unis et l’Union européenne comme terroriste, commettait des crimes contre l’humanité, tuant près de 1 200 Israéliens, civils pour la plupart. Même les plus sinistrement accoutumés à la sauvagerie humaine ont frémi devant la cruauté délibérée de ces massacres : enfants et bébés tués à bout portant, violences et sévices sexuels d’une intensité rare, familles entières carbonisées, parades publiques de cadavres au milieu de foules dansant et chantant, le tout filmé avec jubilation et diffusé dans le monde entier par le biais des réseaux sociaux. Il s’agissait là d’un régime nouveau de l’atrocité : loin de se cacher, les terroristes s’exhibaient fièrement au moyen de caméras GoPro et diffusaient les images de leurs meurtres en direct. Plus choquantes encore que ce régime « festif » du crime contre l’humanité, furent les réactions d’un nombre étonnant de progressistes qui se sont joints au chœur joyeux des foules gazaouies.
Pour autant que je me souvienne, aucun autre massacre – au Soudan du Sud, au Congo, en Éthiopie, au Sri Lanka, en Syrie ou en Ukraine – n’a fait autant d’heureux en Occident et dans les pays musulmans. Le dimanche 8 octobre, lors d’un rassemblement « All Out for Palestine » dans la ville démocrate de New York, on pouvait voir des personnes en liesse mimer l’acte d’égorger. Bret Stephens, chroniqueur au New York Times, assistait à ce rassemblement. Il y cherchait, écrit-il, des expressions de tristesse ou d’empathie, même forcées ou convenues. Il n’en trouva aucune et n’y discerna qu’« ivresse et jubilation ». Ce cas fut loin d’être isolé. Joseph Massad, professeur d’origine jordanienne enseignant à l’université de Columbia, avait qualifié le massacre de « stupéfiant », « innovant » et « impressionnant ». Russell Rickford, historien de Cornell spécialisé dans la tradition du radicalisme noir, s’est dit « exalté » par l’annonce du massacre. Au Royaume-Uni, à Brighton, lors d’un rassemblement similaire, un manifestant prit un mégaphone pour qualifier les attentats de « beaux », « inspirants » et « réussis ». Et ce, alors que nous savions déjà que des bébés et des enfants en bas âge avaient été sauvagement massacrés.
En France, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), créé en 2009, publiait un communiqué officiel sur cette journée du 7 octobre affirmant son « soutien aux Palestiniens et aux moyens de luttes qu’ils et elles ont choisi pour résister ». Le mouvement post-colonial PIR (parti des Indigènes de la République) fêtait le massacre comme une résistance héroïque. Un membre du groupe juif français de gauche, l’UJFP (l’Union juive française pour la paix), a comparé le Hamas au groupe Manouchian, c’est-à-dire au groupe d’étrangers qui ont rejoint la Résistance française contre les nazis, pour être ensuite capturés et exécutés par ces derniers. Sur le podcast Democracy now !, la professeure de rhétorique américaine Judith Butler voyait dans les atrocités un fait de résistance. Aux États-Unis, trente-trois groupes d’étudiants de Harvard ont attribué l’entière responsabilité du massacre… à Israël lui-même. Parmi les centaines de déclarations que j’ai lues, celle-ci, exprimée par Andreas Malm, professeur vedette d’écologie humaine à l’université de Lund à Malmö, paraît exemplaire : « La première chose que nous avons dite dans ces premières heures [du 7 octobre] ne consistait pas tant en des mots qu’en des cris de jubilation. Ceux d’entre nous qui ont vécu leur vie avec et à travers la question de la Palestine ne pouvaient pas réagir autrement aux scènes de la résistance prenant d’assaut le checkpoint d’Erez : ce labyrinthe de tours en béton, d’enclos et de systèmes de surveillance, cette installation consommée de canons, de scanners et de caméras – certainement le monument le plus monstrueux à la domination d’un autre peuple dans lequel j’ai jamais pénétré – tout d’un coup entre les mains de combattants palestiniens qui avaient maîtrisé les soldats de l’occupation et arraché leur drapeau. Comment ne pas crier d’étonnement et de joie ? »
Des femmes avaient été tuées d’une balle dans la tête en même temps qu’elles étaient violées, d’autres avaient été retrouvées avec le bassin brisé tant les assauts sexuels avaient été violents ou bien retrouvées mortes avec des clous dans les parties génitales9. Face à ces faits, ce professeur dont le salaire est payé par une université dans une grande démocratie, n’éprouvait qu’une jubilation devant des terroristes en route vers leur pogrom. Que les Palestiniens aient pu éprouver une certaine Schadenfreude (joie mauvaise) pouvait peut-être s’expliquer à la lumière d’un conflit vieux d’un siècle ; mais qu’en était-il des Canadiens, Américains, Suédois ou Français ordinaires pour qui aucune mémoire personnelle n’était en jeu ? Comment expliquer leur joie étrange ou leur indifférence face à la nouvelle du pogrom ? L’excitation des universités, des intellectuels et des artistes du monde fut d’une uniformité morne et stupéfiante. […]
4e de couverture :
Les grands événements ont leur jour d'après. C'est le sujet de ce Tract, qui s'interroge sur la révélation d'un antisémitisme de gauche au lendemain de l'attaque du Hamas contre Israël. Aurions-nous pu penser que, dans les milieux progressistes occidentaux, le 8 octobre 2023 puisse ne pas dire le jour de la compassion unanime à l'égard des victimes des atrocités de la veille ? Au lieu de cela, on entendit, à New York comme à Paris, des voix autorisées saluer, avec une émotion jubilatoire, un acte de résistance venant châtier l'oppresseur israélien. Décomplexé, cet antisionisme radical a eu pour terreau un système de pensées, la "théorie" qui, avec sa passion déconstructiviste, tend à plaquer une structure décoloniale sur les événements du monde, au mépris du fait brut et de sa complexité. On peut mettre au jour les causes d'une guerre ; on cherchera plutôt ici à retracer la généalogie intellectuelle de ce qui nie l'évidence du crime... Et à remonter aux sources de cet antisémitisme de confort où le Juif cristallise ce que certains esprits jugent bon de reprocher à une partie de l'humanité.

P. 4-7 :
Certains événements surgissent sur la scène du monde et y marquent immédiatement une rupture fondamentale. Le 7 octobre est l’un d’eux. Le Hamas, cette organisation qui, en 2007, avait pris le pouvoir par la force dans la bande de Gaza (en tuant des membres du parti opposé, le Fatah) et qui a été classée par les États-Unis et l’Union européenne comme terroriste, commettait des crimes contre l’humanité, tuant près de 1 200 Israéliens, civils pour la plupart. Même les plus sinistrement accoutumés à la sauvagerie humaine ont frémi devant la cruauté délibérée de ces massacres : enfants et bébés tués à bout portant, violences et sévices sexuels d’une intensité rare, familles entières carbonisées, parades publiques de cadavres au milieu de foules dansant et chantant, le tout filmé avec jubilation et diffusé dans le monde entier par le biais des réseaux sociaux. Il s’agissait là d’un régime nouveau de l’atrocité : loin de se cacher, les terroristes s’exhibaient fièrement au moyen de caméras GoPro et diffusaient les images de leurs meurtres en direct. Plus choquantes encore que ce régime « festif » du crime contre l’humanité, furent les réactions d’un nombre étonnant de progressistes qui se sont joints au chœur joyeux des foules gazaouies.
Pour autant que je me souvienne, aucun autre massacre – au Soudan du Sud, au Congo, en Éthiopie, au Sri Lanka, en Syrie ou en Ukraine – n’a fait autant d’heureux en Occident et dans les pays musulmans. Le dimanche 8 octobre, lors d’un rassemblement « All Out for Palestine » dans la ville démocrate de New York, on pouvait voir des personnes en liesse mimer l’acte d’égorger. Bret Stephens, chroniqueur au New York Times, assistait à ce rassemblement. Il y cherchait, écrit-il, des expressions de tristesse ou d’empathie, même forcées ou convenues. Il n’en trouva aucune et n’y discerna qu’« ivresse et jubilation ». Ce cas fut loin d’être isolé. Joseph Massad, professeur d’origine jordanienne enseignant à l’université de Columbia, avait qualifié le massacre de « stupéfiant », « innovant » et « impressionnant ». Russell Rickford, historien de Cornell spécialisé dans la tradition du radicalisme noir, s’est dit « exalté » par l’annonce du massacre. Au Royaume-Uni, à Brighton, lors d’un rassemblement similaire, un manifestant prit un mégaphone pour qualifier les attentats de « beaux », « inspirants » et « réussis ». Et ce, alors que nous savions déjà que des bébés et des enfants en bas âge avaient été sauvagement massacrés.
En France, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), créé en 2009, publiait un communiqué officiel sur cette journée du 7 octobre affirmant son « soutien aux Palestiniens et aux moyens de luttes qu’ils et elles ont choisi pour résister ». Le mouvement post-colonial PIR (parti des Indigènes de la République) fêtait le massacre comme une résistance héroïque. Un membre du groupe juif français de gauche, l’UJFP (l’Union juive française pour la paix), a comparé le Hamas au groupe Manouchian, c’est-à-dire au groupe d’étrangers qui ont rejoint la Résistance française contre les nazis, pour être ensuite capturés et exécutés par ces derniers. Sur le podcast Democracy now !, la professeure de rhétorique américaine Judith Butler voyait dans les atrocités un fait de résistance. Aux États-Unis, trente-trois groupes d’étudiants de Harvard ont attribué l’entière responsabilité du massacre… à Israël lui-même. Parmi les centaines de déclarations que j’ai lues, celle-ci, exprimée par Andreas Malm, professeur vedette d’écologie humaine à l’université de Lund à Malmö, paraît exemplaire : « La première chose que nous avons dite dans ces premières heures [du 7 octobre] ne consistait pas tant en des mots qu’en des cris de jubilation. Ceux d’entre nous qui ont vécu leur vie avec et à travers la question de la Palestine ne pouvaient pas réagir autrement aux scènes de la résistance prenant d’assaut le checkpoint d’Erez : ce labyrinthe de tours en béton, d’enclos et de systèmes de surveillance, cette installation consommée de canons, de scanners et de caméras – certainement le monument le plus monstrueux à la domination d’un autre peuple dans lequel j’ai jamais pénétré – tout d’un coup entre les mains de combattants palestiniens qui avaient maîtrisé les soldats de l’occupation et arraché leur drapeau. Comment ne pas crier d’étonnement et de joie ? »
Des femmes avaient été tuées d’une balle dans la tête en même temps qu’elles étaient violées, d’autres avaient été retrouvées avec le bassin brisé tant les assauts sexuels avaient été violents ou bien retrouvées mortes avec des clous dans les parties génitales9. Face à ces faits, ce professeur dont le salaire est payé par une université dans une grande démocratie, n’éprouvait qu’une jubilation devant des terroristes en route vers leur pogrom. Que les Palestiniens aient pu éprouver une certaine Schadenfreude (joie mauvaise) pouvait peut-être s’expliquer à la lumière d’un conflit vieux d’un siècle ; mais qu’en était-il des Canadiens, Américains, Suédois ou Français ordinaires pour qui aucune mémoire personnelle n’était en jeu ? Comment expliquer leur joie étrange ou leur indifférence face à la nouvelle du pogrom ? L’excitation des universités, des intellectuels et des artistes du monde fut d’une uniformité morne et stupéfiante. […]
jeudi 23 janvier 2025
Poursuite du vent...
King Crimson - I Talk To The Wind (1969)
J'ai eu à cœur de connaître la sagesse
et de connaître la folie et la sottise ;
j'ai connu que cela aussi, c'est poursuite du vent…
(Ecclésiaste 1, v. 17)
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