« C'est bien tard lorsque je t'ai aimée, beauté si ancienne et si neuve, c'était bien tard ! Tu étais en moi, mais moi j'étais dehors et c'est là que je te cherchais ! Tu étais avec moi, mais moi j'étais sans toi ! Tu m'as appelé et de ton cri tu as percé ma surdité. Tu as flamboyé et la splendeur de ton éclat a vaincu ma cécité. Tu m'as touché et je me suis enflammé pour la paix que tu donnes. Quand je me serai attaché à toi de tout mon être, il n'y aura plus pour moi ni douleur, ni peine et ma vie sera une vie toute pleine de toi. Ce n'est pas encore le cas et je me pèse à moi-même ! Seigneur, aie pitié de moi ! Je ne cache pas mes blessures. Tu es le médecin et c'est moi le malade. Qui désire les chagrins et les peines ? Tu commandes de les supporter, non de les aimer. Personne n'aime ce qu'il doit supporter. Et quand on se réjouirait de supporter, on préférerait n'avoir pas à supporter. Dans l'adversité je désire le bonheur, dans le bonheur j'ai peur de l'adversité. Y a-t-il un juste milieu où la vie de l'homme ne serait pas une tentation ?
Malheur aux succès d'ici bas : Ils redoutent l'adversité et leur joie s'évapore. Et surtout malheur aux adversités d'ici bas : Elles sont nostalgie du bonheur. Elles sont bien dures et lassent la patience. La vie de l'homme sur la terre n'est-elle qu'une tentation sans fin ? »
Malheur aux succès d'ici bas : Ils redoutent l'adversité et leur joie s'évapore. Et surtout malheur aux adversités d'ici bas : Elles sont nostalgie du bonheur. Elles sont bien dures et lassent la patience. La vie de l'homme sur la terre n'est-elle qu'une tentation sans fin ? »
Augustin d'Hippone, Les Confessions, 10, 27
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