Au-delà de la hiérarchie fondée sur un pseudo “droit d’ainesse” qui serait celui d'un catholicisme romain identitaire (condamné par Rome dans l’“Action française”), transparaît le reliquat d'une autre hiérarchie remontant à l'époque officiellement coloniale, voire plus haut dans le temps…
On réinvente une hiérarchie, comme il y a un siècle et demi s’inventait celle décrite par Alphonse Daudet dans Tartarin de Tarascon (1872) : "le bourriquot algérien a les reins solides… il le faut bien pour supporter tout ce qu’il supporte… demandez plutôt aux Arabes. Voici comment ils expliquent notre organisation coloniale… en haut, disent-ils, il y a mouci le gouverneur, avec une grande trique, qui tape sur l’état-major ; l’état-major, pour se venger, tape sur le soldat ; le soldat tape sur le colon, le colon tape sur l’arabe, l’arabe tape sur le nègre, le nègre tape sur le juif, le juif à son tour tape sur le bourriquot ; et le pauvre petit bourriquot n’ayant personne sur qui taper, tend l’échine et porte tout"… (Et fait oublier les femmes et leur place dans cette hiérarchie…)
Les éléments "inférieurs", en-dessous de "l'Arabe", recoupent visiblement la hiérarchie préexistante de la dhimmitude (prédisposant elle-même à la hiérarchie “raciale” coloniale : “le nègre”, musulman en Algérie, et donc au-dessus “du juif”, est quand même au-dessous de “l’Arabe”). La hiérarchie de la tolérance contre l’égalité de la liberté. Le système colonial décrit par Tartarin de Tarascon reprend et adapte une dhimmitude archaïque — qui a transmis à la Chrétienté latine médiévale l'idée du port d’un signe distinctif repris ensuite sous Hitler et Pétain (l’ancienne rouelle imposée aux juifs et chrétiens en Islam de la dhimmitude et en Chrétienté médiévale pour les juifs, reprise au XXe s. comme étoile jaune). Demeure la hiérarchie dans les relations et les attitudes, de l'impudence à l'obséquiosité. Au temps de la publication de Tartarin de Tarascon, soit deux ans après le décret Crémieux — qui a pourtant modifié légalement en 1870 la hiérarchie en question —, celle-ci recoupe chez Tartarin et chez les nostalgiques de cette époque la reprise coloniale de la dhimmitude, retouchée en idéologie, esquissée déjà en Islam, de "la hiérarchie des 'races'" (expression qui correspond, on le sait, à la définition du racisme), qui fait subrepticement retour dans une (tacite) supposée “hiérarchie des cultures”. L’idéologie raciste revendiquée jusqu’en 1945, est, depuis, reléguée dans le passé, abattue avec le nazisme, dernier de ses tenants officiels. Ses derniers reliquats institutionnels ont disparu dans les années 1960 dans le Sud des États-Unis avec le combat pour les droits civiques et l’action de Martin Luther King, au début des années 1990 en Afrique du Sud avec la libération, puis l'élection, de Nelson Mandela. Cela pour les reliquats institutionnels, tandis que subsistent ici et là des reliquats plus ou moins inconscients. Trace par exemple lorsque telle ou telle mal-comprenance relègue les "noirs" dans le domaine des performances sportives ou musicales — cf. le "sens du rythme".
L'idéologie raciste qui a, disons, cinq siècles, se distingue évidemment de la xénophobie, immémoriale et partagée à un moment ou à un autre par tous les peuples. Car le racisme proprement dit est, lui, une idéologie précise, élaborée, qui substitue sa hiérarchie à toutes les autres, une hiérarchie disons phénotypique : invariablement "le blanc" est au sommet de cette hiérarchie. Pour ce qui est de ses zones inférieures, il y a une relative variabilité : en général les "noirs" sont relégués au plus bas, parfois (Kant par exemple) ce sont les "Amérindiens".
S'il peut donc y avoir des variantes par le bas, le seul invariant est que "le blanc" est au sommet. Ce qui doit mettre en question le concept nouveau de "racisme anti-blancs". Il n'y a jamais eu d'idéologie élaborée, à revendication "scientifique", inversant ladite "hiérarchie" ! D'où l'on peut considérer le lancement de ce concept (par l'extrême droite française, me semble-t-il) ; on peut considérer cette reprise retouchée comme une sorte d'escroquerie intellectuelle, et la reprise du concept de "racisme anti-blancs" par d'autres courants (de droite, voire de gauche) comme au mieux de la naïveté, au pire de la mauvaise foi.
Voilà qui demande quelque explication sur des comportements "anti-blancs", entendons "anti-occidentaux", avérés, notamment en Occident — dans les violences perpétrées dans des milieux issus de l'immigration. Il faut alors parler de ressentiment intense à la mesure de la violence de son expression. Or la caractéristique du ressentiment est qu'il est captif de sa propre frustration. En d'autres termes, ce que l'on appelle de façon bien simpliste "racisme anti-blancs" est une explosion, jamais théorisée (mais aisément instrumentalisable et potentiellement manipulée, notamment par les islamistes), d'un ressentiment intense qui assume sans s'en rendre clairement compte les reliquats toujours actifs de l'ancienne hiérarchie coloniale. Un fort sentiment d'infériorité, dont la violence de l'expression est à la mesure du sentiment d'impuissance qu'elle exprime. Aucune théorisation, expression d'une impuissance explosive. Explosions sporadiques, advenant souvent en Occident, mais pas uniquement, et qui trahissent cet inconscient intégré de part et d'autre. Car la revendication d’une hiérarchie basée sur un prétendu “droit d'aînesse” relève aussi du ressentiment, similaire, enfoui dans les inconscients au temps de Tartarin de Tarascon…
La voie de la libération des uns comme des autres est malgré tout en marche tout simplement parce que l'on sait, ou que l’on peut savoir. Et la liberté en marche par rapport à cet héritage-là, abattu en 1945, est le fondement de l'égalité qui ouvre sur la fraternité. Mais le chemin pourrait être long !…
On réinvente une hiérarchie, comme il y a un siècle et demi s’inventait celle décrite par Alphonse Daudet dans Tartarin de Tarascon (1872) : "le bourriquot algérien a les reins solides… il le faut bien pour supporter tout ce qu’il supporte… demandez plutôt aux Arabes. Voici comment ils expliquent notre organisation coloniale… en haut, disent-ils, il y a mouci le gouverneur, avec une grande trique, qui tape sur l’état-major ; l’état-major, pour se venger, tape sur le soldat ; le soldat tape sur le colon, le colon tape sur l’arabe, l’arabe tape sur le nègre, le nègre tape sur le juif, le juif à son tour tape sur le bourriquot ; et le pauvre petit bourriquot n’ayant personne sur qui taper, tend l’échine et porte tout"… (Et fait oublier les femmes et leur place dans cette hiérarchie…)
Les éléments "inférieurs", en-dessous de "l'Arabe", recoupent visiblement la hiérarchie préexistante de la dhimmitude (prédisposant elle-même à la hiérarchie “raciale” coloniale : “le nègre”, musulman en Algérie, et donc au-dessus “du juif”, est quand même au-dessous de “l’Arabe”). La hiérarchie de la tolérance contre l’égalité de la liberté. Le système colonial décrit par Tartarin de Tarascon reprend et adapte une dhimmitude archaïque — qui a transmis à la Chrétienté latine médiévale l'idée du port d’un signe distinctif repris ensuite sous Hitler et Pétain (l’ancienne rouelle imposée aux juifs et chrétiens en Islam de la dhimmitude et en Chrétienté médiévale pour les juifs, reprise au XXe s. comme étoile jaune). Demeure la hiérarchie dans les relations et les attitudes, de l'impudence à l'obséquiosité. Au temps de la publication de Tartarin de Tarascon, soit deux ans après le décret Crémieux — qui a pourtant modifié légalement en 1870 la hiérarchie en question —, celle-ci recoupe chez Tartarin et chez les nostalgiques de cette époque la reprise coloniale de la dhimmitude, retouchée en idéologie, esquissée déjà en Islam, de "la hiérarchie des 'races'" (expression qui correspond, on le sait, à la définition du racisme), qui fait subrepticement retour dans une (tacite) supposée “hiérarchie des cultures”. L’idéologie raciste revendiquée jusqu’en 1945, est, depuis, reléguée dans le passé, abattue avec le nazisme, dernier de ses tenants officiels. Ses derniers reliquats institutionnels ont disparu dans les années 1960 dans le Sud des États-Unis avec le combat pour les droits civiques et l’action de Martin Luther King, au début des années 1990 en Afrique du Sud avec la libération, puis l'élection, de Nelson Mandela. Cela pour les reliquats institutionnels, tandis que subsistent ici et là des reliquats plus ou moins inconscients. Trace par exemple lorsque telle ou telle mal-comprenance relègue les "noirs" dans le domaine des performances sportives ou musicales — cf. le "sens du rythme".
L'idéologie raciste qui a, disons, cinq siècles, se distingue évidemment de la xénophobie, immémoriale et partagée à un moment ou à un autre par tous les peuples. Car le racisme proprement dit est, lui, une idéologie précise, élaborée, qui substitue sa hiérarchie à toutes les autres, une hiérarchie disons phénotypique : invariablement "le blanc" est au sommet de cette hiérarchie. Pour ce qui est de ses zones inférieures, il y a une relative variabilité : en général les "noirs" sont relégués au plus bas, parfois (Kant par exemple) ce sont les "Amérindiens".
S'il peut donc y avoir des variantes par le bas, le seul invariant est que "le blanc" est au sommet. Ce qui doit mettre en question le concept nouveau de "racisme anti-blancs". Il n'y a jamais eu d'idéologie élaborée, à revendication "scientifique", inversant ladite "hiérarchie" ! D'où l'on peut considérer le lancement de ce concept (par l'extrême droite française, me semble-t-il) ; on peut considérer cette reprise retouchée comme une sorte d'escroquerie intellectuelle, et la reprise du concept de "racisme anti-blancs" par d'autres courants (de droite, voire de gauche) comme au mieux de la naïveté, au pire de la mauvaise foi.
Voilà qui demande quelque explication sur des comportements "anti-blancs", entendons "anti-occidentaux", avérés, notamment en Occident — dans les violences perpétrées dans des milieux issus de l'immigration. Il faut alors parler de ressentiment intense à la mesure de la violence de son expression. Or la caractéristique du ressentiment est qu'il est captif de sa propre frustration. En d'autres termes, ce que l'on appelle de façon bien simpliste "racisme anti-blancs" est une explosion, jamais théorisée (mais aisément instrumentalisable et potentiellement manipulée, notamment par les islamistes), d'un ressentiment intense qui assume sans s'en rendre clairement compte les reliquats toujours actifs de l'ancienne hiérarchie coloniale. Un fort sentiment d'infériorité, dont la violence de l'expression est à la mesure du sentiment d'impuissance qu'elle exprime. Aucune théorisation, expression d'une impuissance explosive. Explosions sporadiques, advenant souvent en Occident, mais pas uniquement, et qui trahissent cet inconscient intégré de part et d'autre. Car la revendication d’une hiérarchie basée sur un prétendu “droit d'aînesse” relève aussi du ressentiment, similaire, enfoui dans les inconscients au temps de Tartarin de Tarascon…
La voie de la libération des uns comme des autres est malgré tout en marche tout simplement parce que l'on sait, ou que l’on peut savoir. Et la liberté en marche par rapport à cet héritage-là, abattu en 1945, est le fondement de l'égalité qui ouvre sur la fraternité. Mais le chemin pourrait être long !…
RP
Cf. aussi...
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