En ces années 1880, dans le petit appartement en bordure de la voie ferrée qui traversait sa ville, l’enfant rêvait de conduire une de ces superbes locomotives, comme celle que, par la petite fenêtre, il regardait entrer au cœur de la cité. La puissance de la machine, portée par les magnifiques volutes de fumée que crachait sa cheminée, contrastait avec la faiblesse de l’enfant assis près du poêle à charbon de l'appartement sombre…
Son père et ses frères ramenaient le maigre salaire de leur travail de mineurs en extrayant le précieux combustible qu’était ce charbon si prometteur. Le progrès en marche suscitait des espoirs d’avenir et de grandeur, faisant briller des rêves dans les yeux des enfants. Dès 1870, les locomotives absorbaient à elles seules 42 % de la production de charbon, en constante augmentation, suivies par les cokeries (13 %), le reste allant aux autres industries et aux foyers domestiques. Les locomotives portaient, jusqu'au centre des villes, leur fumée, leurs escarbilles et leur bruit.
L'enfant rêvait, sous les yeux tristes de sa mère qui voyait la faiblesse du corps de ce fils dont elle n'osait décourager les rêves de locomotives. Elle ne savait pas, non plus que l’enfant, son père et ses frères, que la toux qui le secouait et le rachitisme qui déformait ses os et bloquait affreusement sa croissance étaient dus à la pollution carbonée, qui affectait ses poumons et piégeait la lumière du soleil qui aurait permis la calcification de ses os. Et on ne savait pas encore compenser le manque de calcium par l’huile de foie de morue… Tandis que l’enfant rêvait de ces superbes locomotives dont les effluves noirâtres alimentaient sa maladie…
Son père et ses frères ramenaient le maigre salaire de leur travail de mineurs en extrayant le précieux combustible qu’était ce charbon si prometteur. Le progrès en marche suscitait des espoirs d’avenir et de grandeur, faisant briller des rêves dans les yeux des enfants. Dès 1870, les locomotives absorbaient à elles seules 42 % de la production de charbon, en constante augmentation, suivies par les cokeries (13 %), le reste allant aux autres industries et aux foyers domestiques. Les locomotives portaient, jusqu'au centre des villes, leur fumée, leurs escarbilles et leur bruit.
L'enfant rêvait, sous les yeux tristes de sa mère qui voyait la faiblesse du corps de ce fils dont elle n'osait décourager les rêves de locomotives. Elle ne savait pas, non plus que l’enfant, son père et ses frères, que la toux qui le secouait et le rachitisme qui déformait ses os et bloquait affreusement sa croissance étaient dus à la pollution carbonée, qui affectait ses poumons et piégeait la lumière du soleil qui aurait permis la calcification de ses os. Et on ne savait pas encore compenser le manque de calcium par l’huile de foie de morue… Tandis que l’enfant rêvait de ces superbes locomotives dont les effluves noirâtres alimentaient sa maladie…
RP
"Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible."(Antoine de Saint-Exupéry)
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