lundi 20 février 2017

Béatitudes...


« Levant les yeux sur ses disciples, Jésus dit :
"Heureux, vous les pauvres : le Royaume de Dieu est à vous.
Heureux, vous qui avez faim…
Heureux, vous qui pleurez…
Heureux êtes-vous lorsque les hommes vous haïssent, lorsqu'ils vous rejettent et qu'ils insultent…" »

Alors Simon Pierre dit : "Est-ce qu'on doit apprendre tout ça ?"
Et André dit : "Est-ce qu'il fallait l'écrire ?"
Et Philippe dit : "J'ai pas de feuille".
Et Jean dit : "Les autres disciples n'ont pas eu à l'apprendre, eux !"
Et Barthélemy dit : "Est-ce qu'on l'aura en devoir ?"
Et Jacques dit : "Est-ce qu'on sera interrogé sur tout ?"
Et Marc dit : "Ça sera noté ?"
Et Mathieu quitta la montagne sans attendre et dit : "Je peux aller aux toilettes ?"
Et Simon le zélote dit : "Quand est-ce qu'on mange ?"
Et Jude dit enfin : "Y’a quoi après pauvres...?"

Alors un grand prêtre du temple s'approcha de Jésus et dit :
"Quelle était votre problématique ?
Quels étaient vos objectifs et les savoir-faire mis en œuvre ?
Pourquoi ne pas avoir mis les disciples en activité de groupe ?
Pourquoi cette pédagogie frontale ?"

Alors Jésus s'assit… et pleura !!!

(Lu ici)

mercredi 15 février 2017

Écrire ?


« […] à quoi bon écrire pour dire exactement ce qu'on avait à dire ? » Cioran, De l’inconvénient d’être né

lundi 13 février 2017

Les congrès et l'univers


« Il était intelligent mais il avait tendance à prendre les choses au sérieux, y compris les congrès et l'univers, qui n'est peut-être lui-même qu'une plaisanterie cosmique. »

Jorge Luis Borges, "Le stratagème", Le livre de sable

dimanche 12 février 2017

Histoire d’eau


Au temps où le protestantisme était clandestin en France, et où les actes pastoraux des Églises de la Réforme n’étaient pas reconnus, il fallait pour être à « l’état civil », en passer par les rites célébrés par les ministres de l’Église catholique romaine, seule reconnue par l’État. Les couples protestants voyaient leur mariage non reconnu s’il n’était célébré par un prêtre… ce qui valait des… « petites vengeances » dans les registres de baptêmes...

L’extrait en illustration :

1750 — L’an mil sept cent cinquante, et le vingt neuvième de janvier, a été baptisé Louis Fraysse fils bâtard de Louis Fraysse et de Thérese Montez, religionaires calvinistes vivant en concubinage scandaleux, pour avoir refusé être instruits des principes de la religion catholique, apostolique et romaine, ni en faire profession, habitants la ville de Saint Rome du Tarn, né le vingt septième dudit mois de la susdite année, son parrain a été Louis Blaquier, tailleur, et la marraine, Françoise Baleous, illettrés présents.
Présents, Jean Benet, maître cordonnier, et Pierre Marcourolles, aussi maître cordonnier, du dit Saint Rome, soussignés avec nous, prêtre et curé, et maître Goudon, notre vicaire, ministre du baptême.
Marcourolles – Benet – G . vicaire – Conquet curé

*

L’œcuménisme aurait encore du chemin à faire…
Source et suite ici

samedi 11 février 2017

Histoire d’os


… Dès le début de la Réforme, la foi réformée fit des progrès dans la région d’Antibes, dans la noblesse et dans la bourgeoisie : on cite une maison de « religionnaires » à l’intérieur des remparts. Il y en eut peut-être d’autres.
Lors de la signature de l’Édit de Nantes, les protestants furent assez nombreux. L’abbé Tisserand (dans son histoire d’Antibes) signale que la commune leur accorda un cimetière particulier…

« Le 16 juillet 1612, les consuls d’Antibes accordèrent un cimetière à leurs concitoyens réformés au quartier de Jaïssa. Ces derniers, du reste, paraissent avoir joui paisiblement de leur droit d’exercice jusqu’en 1642, alors que Godeau, évêque de Vence et de Grasse, écrivit au Roi que dans la maison d’Augustin Serrat, de la religion réformée, "un nommé de Gand", dit la requête, "se mêle de prêcher à ceux qui s’y ramassent tant des habitants de la ville, soldats et officiers de la garnison ; ce qui cause un grand scandale parmi les catholiques et peut un jour être cause de grande sédition populaire, davantage que les consuls de ladite ville d’Antibes ayant été condamnés à donner un cimetière aux susdits de la religion prétendue réformée, ils leur en ont assigné un il y a quelques années proche de l’église et cimetière d’icelle, et, l’un ni l’autre n’étant point clos, les os des chrétiens sont mêlés souventes fois avec ceux des hérétiques, ce qui est tout à fait contraire à la piété et aux bonnes mœurs." » (Sic !)

vendredi 10 février 2017

De l'ordre de la consolation


Remarque en forme de question sur la Croix huguenote

Comme on l'a souvent remarqué la Croix huguenote présente une grande analogie avec la Croix de l’Ordre du Saint-Esprit, instituée par Henri III en 1578… (en illustration)

Et s’il y avait là l’essentiel de l’explication, avant la relecture de ses symboles ? — : alors que les protestants viennent de voir leur existence niée, par la révocation (en 1685) de l’Édit de Nantes, ils n’ont cessé malgré tout d’affirmer leur loyauté. Et quand on sait que l’alternative à la colombe, le « trissou », évoque peut-être l’ampoule destinée au sacre des rois de France…

Relégués plus que jamais à un statut de Français de second ordre, ils reconnaissent en ce bijou le symbole de la dignité qui leur est refusée : les protestants ont en effet été systématiquement exclus du droit de recevoir ou de postuler à des décorations, à commencer par la plus remarquable, sorte de Légion d’Honneur de l’époque, l’Ordre du Saint-Esprit… Saint-Esprit qui fonde le témoignage intérieur de leur foi !

Toute la douleur et le refus de se voir exclu d’un pays auquel on se voulait inconditionnellement loyal… La seule consolation est dans l’Esprit consolateur…

Les hypothèses restent ouvertes…

RP