
La formule est attribuée souvent à Aristote, plus souvent à Ignace de Loyola et aux jésuites. Si rien n’atteste que l’un ou les autres en soient les auteurs, tout atteste la vérité du dicton. Quatre exemples (parmi tant d’autres !) :
— Les mamelouks. Leur nom, issu de l’arabe “mamlûk”, signifie “possédé” ou “esclave”. Arrachés à leur terre natale dès l’enfance, ils étaient principalement d’origine circassienne, turque, ou d’Asie centrale, de provenances religieuses diverses, principalement païens ou chrétiens, enlevés et vendus très jeunes puis convertis à l’islam et formés pour la guerre. En Égypte et en Syrie, ils finirent par former une élite militaire musulmane qui fonda sa propre dynastie : le sultanat mamelouk régna sur l’Égypte de 1250 à 1517, avant d’être renversé par les Ottomans. Ils jouèrent encore un rôle important jusqu’à l’invasion de l’Égypte par Bonaparte en 1798, puis furent définitivement éliminés par Muhammad Ali Pacha au début du XIXᵉ siècle.
— L’affaire Mortara. Edgardo Mortara, un garçon juif de 6 ans vivant à Bologne, est enlevé à sa famille par les autorités papales pour être élevé dans la foi catholique. Le motif : on a découvert que leur ancienne nourrice, catholique, avait secrètement “ondoyé” Edgardo pendant une maladie, pour le protéger des limbes ou de l’enfer, croyant qu’il risquait de mourir. Selon la loi des États pontificaux de l’époque, un enfant ainsi baptisé ne pouvait rester dans une famille juive, car il était considéré comme chrétien. L’enlèvement intervient la nuit du 23 juin 1858.
À l'âge de 16 ans, Edgardo Mortara entre au séminaire des chanoines réguliers du Latran à Poitiers. En 1873, il est ordonné prêtre dans l'ordre des Augustins sous le nom de “Révérend Père Pio Maria Mortara”. Il a ensuite mené une carrière de missionnaire pontifical, prêchant en Europe, notamment en Italie, en France, en Espagne, et en Allemagne, ainsi qu’aux États-Unis, où son prosélytisme auprès des juifs a suscité des réserves. Il s’est retiré en 1906 à l’abbaye du Bouhay, près de Liège, où il est décédé en 1940 à l’âge de 88 ans. Son corps repose dans la sépulture des Chanoines Réguliers du Latran. (Voir l'excellent film, L’enlèvement, réalisé par Marco Bellocchio, sorti en 2023.)
— Le “placement” des enfants ukrainiens élevés très jeunes dans la Russie de Poutine… Qu’en adviendra-t-il ? Qu’adviendra-t-il de leur ukrainianité ?
— La jeune fille gazaouie admise à Sciences Po Lille en 2025 grâce à une bourse et un visa étudiant accordés dans le cadre d’un programme destiné aux étudiants gazaouis. On s’étonne un peu plus tard de découvrir qu’elle publiait sur X des messages antisémites, allant jusqu’à la louange d’Hitler, avant de l’exfiltrer vers le Qatar, un des principaux soutiens du Hamas, tandis qu’un organisme comme France Universités défend le maintien du programme qui vise à accueillir en France des étudiants étrangers en situation d’urgence, notamment Gazaouis — jugeant donc exceptionnel le cas de cette jeune femme.
Juste que le Hamas est au pouvoir à Gaza depuis 20 ans, que tous les jeunes gazaouis de moins de 25 ans ont reçu toute leur éducation sur la base des manuels scolaires utilisés à Gaza, notamment ceux publiés par l’Autorité palestinienne et utilisés dans la bande de Gaza, qui ont été récemment dénoncés pour véhiculer des contenus antisémites. Les nouveaux manuels, introduits en septembre 2024, continuent selon un rapport d’IMPACT-se d’inciter à la haine des juifs, glorifier le martyre et le jihad, et véhiculer une rhétorique déshumanisante des Israéliens et des juifs, notamment en littérature, histoire et même en mathématiques — manuels financés par l’UE. Si le financement par l’UE est ancien, les versements importants et ciblés se sont intensifiés depuis 2021, avec une montée notable en 2024 et un plan d’aide accru prévu jusqu'en 2027. Le Parlement européen a conditionné en avril 2024 son aide financière à la réforme de ces contenus. Malgré cela, les manuels demeurent imprégnés de cette rhétorique et les écoles continuent d’exposer les élèves à des messages glorifiant la “résistance” armée et la haine, enracinant un cadre d’éducation marqué par la violence et l’hostilité.
Ces manuels omettent également la Shoah et proposent des représentations biaisées et radicales du conflit israélo-palestinien, faisant de ces supports pédagogiques un terreau propice à l’extrémisme (et aux progroms façon 7 octobre) dans la région.
Un “enseignement” que ne questionnent pas les politiques français qui disent “soutenir les Palestiniens”, éduqués par le Hamas, comme les possesseurs des mamelouks prétendaient les soutenir en leur inculquant leur nouvelle religion, comme le Vatican prétendait soutenir son “protégé” juif ou Poutine soutenir via une bonne éducation russe les enfants ukrainiens…
Comment un jeune, éduqué depuis la maternelle ou l’école primaire selon ces manuels antisémites peut-il avoir les moyens de penser autrement que cette jeune Gazaouie ?
“Donnez-moi un enfant jusqu’à l’âge de sept ans, je vous montrerai l’homme”… Ou… un avenir désespérant !
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