mardi 24 décembre 2019

Les Mages, le Père Noël et les autres


oilà que se présentent les fameux Mages venus d’Orient (Matthieu 2, 1-12). Les voilà bientôt sacrés rois (en regard d'Ésaïe 60, du Psaume 72, etc.), trois rois représentant les trois continents d’alors (Afrique, Asie, Europe), là où Matthieu les présentait comme des sortes de prêtres – des savants dira-t-on bientôt, miraculeusement présents, grâce à leur science des étoiles, la nuit du 25 décembre -0001. Car voilà qu'on s’est mis à enseigner aussi que Jésus est né un 25 décembre. Mais, nous disent les savants, les successeurs des Mages en quelque sorte, le 25 décembre c'est impossible : les bergers de Luc ne pouvaient être dans les champs en cette saison. Et de nous faire remarquer que le 25 décembre est la date d'une fête païenne en l'honneur du soleil – vénéré alors sous la forme de telle ou telle divinité solaire, comme Mithra, une des figures de la religion mazdéenne d'alors, la religion des Mages.

Alors, fête du Messie biblique, Messie de Bethléem, ou fête païenne ? Controverse sempiternelle, d’autant plus vigoureuse que selon toute vraisemblance, non seulement il n'est pas né un 25 décembre, mais qu'en plus ce n'était d'ailleurs même pas en -0001 ! Et si alors, le problème était toujours celui de savoir si Jésus est le Messie biblique ou celui qui concerne aussi les païens ? Et si c'était toujours autant un faux débat qu'à l'époque ?

t si, comme tout en étant né à Bethléem en Judée, Jésus est aussi galiléen, – si sous un certain angle, un angle bien réel, Jésus était vraiment né un 25 décembre ? Si nos païens d'ancêtres dans la foi, avaient vraiment été saisis par l'Esprit de Dieu, Esprit par lequel on perçoit que ce Messie biblique concerne aussi les païens ? Qu'est-ce en effet que le 25 décembre ? C'est la fête du solstice d'hiver, selon un ancien calendrier romain (avant la mise en place par Jules César du calendrier julien qui fixe le solstice au 21 décembre – mais l’habitude de le fêter le 25 décembre a alors perduré), marquant le moment où la nuit cesse de croître et où le jour augmente, le moment où la lumière nous rejoint dans nos ténèbres. Ne dit-on pas que Jésus est le soleil de justice ? Voilà que dans l'Empire romain, on fêtait ce jour-là la fête du soleil, et voilà que le christianisme a triomphé dans l'Empire même, après trois siècles de suspicion et de persécutions récurrentes. Certes le temps est resté le temps, l’Empire est resté l’Empire, persécutant à leur tour bientôt, hélas, tous ceux qui n’étaient pas chrétiens, juifs comme païens. Mais les plus sages ont discerné quand même dans cette rencontre d’une fête solaire un signe que ceux qui se veulent les plus savants d'aujourd'hui ne savent pas reconnaître parce que cela ne correspond pas à la rigueur de l'Histoire.

Dans l'Histoire historienne, Jésus n'est pas né un 25 décembre ? Certes. Mais si l'on est attentif on peut être à même de percevoir qu'il est aussi une autre dimension. Rappelons-nous que les anges ont empli les cieux de leur louange au jour de la naissance de Jésus. Et que le temps des anges n'est pas le nôtre, qu'il est entre le nôtre et celui de Dieu, où « mille ans sont comme un jour » (Psaume 90 / 2 Pierre 3). Si, en toute rigueur historienne, Jésus n'est effectivement sans doute pas né un 25 décembre, ne sont-ils pas éclairés de ce qu'il est des réalités au-delà des nôtres, ceux qui ont soupçonné les vérités de ce temps des anges, un temps dont le vrai signe dans notre temps est effectivement le 25 décembre. Ici le jour nouveau se lève, brillant d'une lumière dont on ne soupçonnait pas même l'existence, on passe des temps nocturnes aux temps solaires, au temps du soleil de justice, qui concerne tous les peuples, qui concerne les païens.

Et voilà que l’on date à présent nos siècles à partir de sa naissance. Et que l’on est passé avec le Christ à un calendrier solaire – car le calendrier biblique est lui un calendrier lunaire, luni-solaire, au cœur duquel est inscrite aussi la promesse de la lumière, exprimée par la fête juive de Hanoukka, célébrée aussi en ces temps de solstice d’hiver. Voici, avec Jésus, un nouveau calendrier, solaire, dont le premier mois, janvier, est celui qui succède immédiatement à celui de sa naissance, huit jours après, c’est-à-dire le jour de sa circoncision – selon le temps angélique s'entend –, là où auparavant l'année commençait en avril. Que celui-là voie, qui a des yeux pour voir, est-on tenté de dire, pour dépasser, comme l'ont dépassé les Évangiles, le problème de savoir si c'est là le Messie biblique ou s'il concerne les païens.

oint de contradiction ici : le Messie de la Bible concerne bien aussi les païens. C'est vers lui, vers sa lumière, que sont venus, guidés par l'étoile confuse de leur confuse astrologie, les Mages, ces païens d'Orient. C'est vers lui que se dresse l'arbre de Jessé, père de David, comme l'arbre de toute la création qui se dresse vers sa lumière qu'annonce cette même étoile des Mages.

Et à y regarder de près, les yeux de la foi découvrent alors que cette fête que l'on voudrait dénoncer comme païenne est celle de la bonne nouvelle du salut de Dieu pour les païens, que représentent ici les Mages. Elle est celle du chant de toute la création à la rencontre de la lumière à laquelle elle est appelée.

Car c'est bien là le sens de l'arbre de Noël, figure de celui de Jessé et de celui de toute la création que Dieu fait croître à sa rencontre. Symbole païen ? Introduit en fait par la réforme luthérienne pour symboliser la vérité du 25 décembre, celle de la naissance du Christ. Un arbre qui se dresse vers la lumière annoncée par l'étoile, comme celui de la famille de Jessé et de David vers le Messie et celui de toute la création vers son salut. Cela en passant par la faute même qu'il s'agit de couvrir, symbolisée par les boules de nos arbres, qui sont au départ simplement des pommes stylisées – pommes (malum en latin), pommes du bien et du mal, mal (malum aussi en latin) – englouti par le Christ dans la lumière, qui dès lors parcourt toute la création, lumière figurée elle par les guirlandes de lumière qui courent dans tout l'arbre.

t le père Noël, avec ses allures de lutin des cultes scandinaves ? On a évoqué l’histoire des Mages, ces païens qui menaient des cadeaux aux pieds du Messie biblique, aux pieds d'un enfant né dans les ténèbres de l'humilité – la nuit, donc, dans le temps angélique – pour couvrir de lumière jusqu'à sa Galilée païenne.

Il enseignera, ce Messie, que les plus petits que nous croisons sont lui-même venu dans le secret. C'est là ce qu'a très bien compris un évêque de l'Antiquité, nommé Nicolas, devenu saint Nicolas parce qu'il ne supportait pas, lui disciple d'un enfant pauvre, de voir la misère, plus particulièrement celle des enfants. Alors en secret, il leur faisait des cadeaux qui allégeaient leur peine, comme les Mages offrant leurs dons au Christ.

Plus tard, toujours la réforme luthérienne – fructueuse en pays scandinave – découvrait que saint Nicolas, dans son humilité, dévoilait des actions angéliques. Derrière saint Nicolas, un simple homme, s'ouvre le monde angélique, dévoilant lui-même la réalité de Dieu. Un ange est derrière saint Nicolas, comme derrière les Mages, étrangers en visite, rappelant les étrangers visitant Abraham, et dans lesquels le patriarche reconnaissait le présence angélique, et la présence de Dieu même lui annonçant la naissance de son enfant. Un ange est derrière saint Nicolas, ange qui sera figuré sous les traits des anges scandinaves, elfes et lutins. C'est la figure du père Noël, que dévoile saint Nicolas, une figure angélique du don gratuit.

lors contrairement à ce que s'imaginent certains de ceux qui croient savoir, le père Noël existe, manifestation angélique de l'art de donner dans le secret, de l'art de donner de la joie à ceux qui ressemblent au Messie nouveau-né dans sa crèche.

Et derrière cette figure angélique, il y a au plus haut des cieux, comme le crient les anges effectivement présents à Noël selon les Évangiles, la présence du don suprême, le grand cadeau de Dieu par lequel la paix vient sur la terre aux hommes dans sa bienveillance – don de Dieu réconciliant le monde avec lui-même (2 Co 5), rassemblant le monde de la Bible et celui des païens, le cadeau par lequel il déploie éternellement son amour envers nous.

RP


mercredi 18 décembre 2019

Elle est noire

Genèse 2, 2-3

Genèse 2, 2-3



Rien à voir...

Rien à voir...






Retrait

Retrait

Le 7e jour toute l’œuvre que Dieu avait faite était achevée et il se reposa au 7e jour de toute l’œuvre qu’il avait faite. Dieu bénit le 7e jour et le sanctifia, car en ce jour Dieu s’était reposé de toute l’œuvre qu’il avait créée. (Gn 2, 2-3)

« Pas vu Dieu »...

... aurait dit le premier astronaute, Youri Gagarine, revenant de son périple en orbite autour de la terre...

« Elle est noire »...

On connait l'histoire de l'astronaute affirmant, à l'encontre de Gagarine, avoir « vu » Dieu.
« Et... comment est-il ? » - « Elle est noire »...


« Notre Père »

« "Elle" ?... Mais, Seigneur... ne te dit-on pas : "Notre Père" » ?...

Elle

Elle

Et elle, dans un grand éclat de rire : - « Il est tout à fait juste que tu t'adresses à moi ainsi : "Notre Père...", mais ne va pas m'imaginer pour autant comme un homme... ou une femme ! Ni comme un astre, soleil, fluide, feu ou autre créature ! »


RP, mai 2008



Et en outre...

Et encore...



Arvo Pärt Collection


Arvo Pärt - Stabat Mater

lundi 9 décembre 2019

Promesse


Nos méditations de l’Avent commencent par ces mots : « Tels furent les jours de Noé, tel sera l'avènement du Fils de l'homme ; […] avant le déluge, on mangeait et on buvait, l'on se mariait ou l'on donnait en mariage, […] et on ne se doutait de rien jusqu'à ce que vînt le déluge […]. Tel sera aussi l'avènement du Fils de l'homme » (Matthieu 24, 37-39). Jésus affirme alors (v. 42-44) : « Veillez donc. »

Paroles de l’Avent (chargées de l’actualité de la menace écologique considérée lors de notre synode régional) à recevoir pour accueillir pleinement la promesse de Noël – le Seigneur vient.

Car au-delà de la menace, retentit toujours à nouveau la promesse (Ésaïe 9) : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres voit une grande lumière […]. Car un enfant nous est né, un fils nous est donné. »

RP, Billet PO décembre 2019, n° 440


Arvo Pärt - Da Pacem

mercredi 4 décembre 2019

Message FPF - Profanation du cimetière juif à Westhoffen


Message - 04 décembre 2019

La Fédération protestante de France (FPF) tient à exprimer sa consternation et sa tristesse suite à la profanation du cimetière juif à Westhoffen. Le protestantisme français rappelle à chacun l’indéfectible lien qui unit juifs et chrétiens et souhaite réaffirmer que l’antisémitisme est un péché contre l’homme et contre Dieu.
La FPF souhaite manifester son soutien à la communauté juive et lui rappeler qu’elle se tient à ses côtés.
Elle s’associe pleinement au communiqué de l’UEPAL publié ce jour.
_______________

Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine
Communiqué de presse – 04 décembre 2019
Message de sympathie au Grand Rabbin
et au Président du Consistoire israélite
suite à la profanation du cimetière juif à Westhoffen
Monsieur le Grand Rabbin, cher Harold,
Monsieur le président du Consistoire israélite de Strasbourg et du Bas-Rhin, cher Maurice,
C’est avec consternation que j’ai appris qu’une nouvelle fois la bêtise et la haine s’étaient déchainées à Westhoffen en profanant des tombes du cimetière juif. Je m’associe pleinement et sans réserve au communiqué diffusé par le Comité Interreligieux de la Région, et je tiens de surcroît à vous exprimer, au nom de l’UEPAL et des communautés protestantes d’Alsace-Moselle, ma profonde tristesse et ma vive sympathie. Nous souffrons avec vous de la lâcheté qui s’en prend à vos morts, qui sont aussi les nôtres.
Le fait que ces profanations se produisent à répétition dans notre région, où nous sommes habitués à une coexistence sereine entre communautés religieuses, est très troublant. Mais il est peut-être l’aveu que la bêtise et la haine ne supportent pas la sagesse et l’intelligence qui prévalent dans nos relations.
En ce temps de l’Avent qui précède Noël, les chrétiens sont invités à rentrer en eux-mêmes et à faire pénitence. Nous invitons les membres de nos communautés à faire cette démarche dans la perspective d’une solidarité avec nos frères aînés dans la foi. Nous nous souvenons aussi, comme nous y invite le prophète Esaïe, que « c’est dans le calme et la confiance que sera notre force » Esaïe 30,15
Christian ALBECKER
Président de l’UEPAL

mardi 3 décembre 2019

Superstitions modernes


« Notre anxiété fait écho à celle du Voyant [de l'Apocalypse] dont nous sommes plus près que ne le furent nos devanciers, y compris ceux qui écrivirent sur lui, singulièrement l'auteur des Origines du christianisme [Renan], lequel eut l'imprudence d'affirmer : "Nous savons que la fin du monde n'est pas aussi proche que le croyaient les illuminés du premier siècle, et que cette fin ne sera pas une catastrophe subite. Elle aura lieu par le froid dans des milliers de siècles…" L'Évangéliste demi-lettré a vu plus loin que son savant commen­tateur, inféodé aux superstitions modernes. Point faut s'en étonner : à mesure que nous remontons vers la haute antiquité, nous rencontrons des inquiétudes semblables aux nôtres. La philosophie, à ses débuts, eut, mieux que le pressentiment, l'intuition exacte de l'achèvement, de l'expiration du devenir. »
(Emil Cioran, Écartèlement, Gallimard, 1979, p. 60-61)



Arvo Pärt - Tabula rasa

jeudi 28 novembre 2019

Malentendu universel


"Le monde ne marche que par le malentendu. C’est par le malentendu universel que tout le monde s’accorde. Car si, par malheur, on se comprenait, on ne pourrait jamais s’accorder."

Charles Baudelaire, Journaux intimes, Mon cœur mis à nu

dimanche 24 novembre 2019

jeudi 7 novembre 2019

Éthique & responsabilité


(En vue du synode régional - sujet : « Écologie, quelle(s) conversion(s) ? »)

Quelle responsabilité nous incombe en notre temps, quand les conséquences du pouvoir que nous donne notre technique nous échappent ? Quelle prise de conscience pour repenser ce pouvoir de façon responsable – quelle conscience de la menace, quelle peur (ou crainte) de la menace, non pour en être paralysés, mais pour fonder l’éthique d’une action responsable ?

« Dans ce vide (qui est en même temps le vide de l’actuel relativisme des valeurs) […] qu'est-ce qui peut servir de boussole ? L'anticipation de la menace elle-même ! C'est seulement dans les premières lueurs de son orage qui nous vient du futur, dans l'aurore de son ampleur planétaire et dans la profondeur de ses enjeux humains, que peuvent être découverts les prin­cipes éthiques, desquels peuvent se laisser déduire les nouvelles obligations correspondant au pouvoir nouveau. Cela, je l'appelle “heuristique de la peur”. […]
« Sans doute [le concept de
responsabilité n'est] pas un phénomène nouveau dans la moralité. La responsabilité n'a pourtant jamais eu un tel objet, de même qu'elle a peu occupé la théorie éthique jusqu'ici. Le savoir, aussi bien que le pouvoir étaient trop limités pour incorporer l'avenir plus lointain dans la prévision, bien plus, pour inclure la planète entière dans la conscience de la causalité personnelle. Plutôt que de deviner vainement les conséquences tardives, relevant d'un destin inconnu, l'éthique se concentrait sur la qualité morale de l'acte momentané lui-même, dans lequel on doit respecter le droit du prochain qui partage notre vie. Sous le signe de la technologie par contre, l'éthique a affaire à des actes (quoique ce ne soient plus ceux d'un sujet individuel), qui ont une portée causale incomparable en direction de l'avenir et qui s'accompagnent d'un savoir prévisionnel qui, peu importe son caractère incomplet, déborde lui aussi tout ce qu'on a connu autrefois. Il faut y ajouter le simple ordre de grandeur des actions à long terme et très souvent également leur irréversibilité. Tout cela place la responsabilité au centre de l'éthique, y compris les horizons d'espace et de temps qui correspondent à ceux des actions. » (Hans Jonas, Le principe responsabilité, 1979, trad. fr. 1990, 1995, Préface [7-9], Champs/Essais, p. 16-17)

Écologie et responsabilité – l’Apocalypse renouvelle la promesse d’Ésaïe (65, 17 ; Ap 21, 1) annonçant de nouveaux cieux et une nouvelle terre où habite enfin la justice (2 P 3, 13 *). Une promesse qui nous enjoint aujourd’hui au combat spirituel, ancré dans cette espérance : « que ton règne vienne », posant notre responsabilité et récusant ipso facto les théories climato-sceptiques – quand bien même on avancerait l’idée de cycles cosmiques du chaud et du froid pour refuser toute responsabilité humaine… Un tel refus est non seulement extrêmement risqué, mais en outre relève de la soumission à Mamon (l’argent comme idole) – en tant que préférant au témoignage de la foi les bénéfices consuméristes, qui consument en premier lieu la terre pour un profit toujours plus destructeur.

RP, Billets PO septembre à novembre 2019, n° 437-439


*

* Menace et espérance selon 2 Pierre 3, 3-13 :
3 […] dans les derniers jours viendront des sceptiques moqueurs menés par leurs passions personnelles
4 qui diront : « Où en est la promesse de son avènement ? Car depuis que les pères sont morts, tout demeure dans le même état qu’au début de la création. »
5 En prétendant cela, ils oublient qu’il existait, il y a très longtemps, des cieux et une terre tirant origine de l’eau et gardant cohésion par l’eau, grâce à la Parole de Dieu.
6 Par les mêmes causes, le monde d’alors périt submergé par l’eau.
7 Quant aux cieux et à la terre actuels, la même Parole les tient en réserve pour le feu, les garde pour le jour […]
12 […] où les cieux enflammés se dissoudront et où les éléments embrasés se fondront !
13 Nous attendons selon sa promesse des cieux nouveaux et une terre nouvelle où la justice habite.
[cf. Ésaie 65, 17-25]

8 […] il est une chose, bien-aimés, que vous ne devez pas ignorer, c’est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour.
9 Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance.
10 Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée.
11 Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété.


vendredi 25 octobre 2019

Et ici et ailleurs...

"[…] l'être dissous en mouvement, la civilisation, dans un élan suprême vers le pire, s'effritera dans le tourbillon qu'elle aura suscité." — Emil Cioran, La chute dans le temps, Œuvres, p. 1094


dimanche 20 octobre 2019

En Algérie



Paris, le 18 octobre 2019

Communiqué

Situation préoccupante des chrétiens en Algérie

La Fédération protestante de France (FPF) veut exprimer sa vive préoccupation devant la situation qui est faite aux chrétiens en Algérie.
De nombreux témoignages dont une lettre rendue publique du président de l’Eglise protestante d’Algérie rapportent que des églises sont fermées par les autorités et que des membres responsables et pasteurs sont inquiétés voire arrêtés.
La liberté de culte est un bien trop précieux pour que quiconque ne se sente pas concerné lorsqu’elle est mise à mal, où que ce soit dans le monde.
Aujourd’hui c’est le christianisme en Algérie qui est malmené.
La FPF s’inquiète de cette situation et souhaite qu’il y soit mis fin au nom de la démocratie et des droits de l’homme. Elle réaffirme la solidité des liens anciens, fraternels et solidaires qui unissent ses Eglises en France à celles d’Algérie. Elle veut par ce message pressant alerter les autorités françaises et algériennes dans l’attente de nouvelles rassurantes.
Contact Presse 
Aude Millet-Lopez, responsable de la communication
Tel. 01 44 53 47 13 / 06 73 39 55 98
Mail. aude.millet-lopez@federationprotestante.org
Fichier PDF: Communique_FPF_chretiens_en_Algerie_01.pdf

mercredi 16 octobre 2019

L'épopée cathare


Un hors-série Le Monde-Histoire et Civilisations, rédigé par Michel Roquebert.
242 pages ; 14,50€. En vente chez votre marchand de journaux.
Jean-Marc Bastière, rédacteur en chef, présente en ces termes cette publication : « Une fascination qui dure : Des images d’abord qui marquent les esprits. Les parfaits. Une vie d'austérité et d'abstinence. Des croyances et des pratiques étranges. L'accusation d'hérésie. La venue pacifique de Dominique. La croisade des barons du Nord contre les "Albigeois". "Tuez-les tous !". Une mort atroce sur les bûchers. La mainmise royale sur un pays. Une mémoire tourmentée entre Albi et Béziers. Aujourd'hui, comme témoins muets, des châteaux en ruines perchés dans un paysage grandiose et aride. Mais aussi de nombreuses questions qui subsistent. Michel Roquebert, spécialiste reconnu de l'histoire du catharisme, fait la part rigoureuse du vrai et de la légende. Avec un style fluide et limpide, il nous entraîne dans les méandres de ce monde mystérieux et répond à ces questions taraudantes : qui étaient-ils ? Que sait-on d'eux ? »

Trois parties et onze chapitres rythment la publication :
I – Les origines
- Les sources
- La société cathare et son Église
- La Croisade introuvable
II – La Croisade
- 1209-1211 : Conquêtes et déconvenues
- 1211-1213 : La menace d'un empire pyrénéen
`- 1213-1218 : La déchéance de Raymond VI
- 1218-1229 : La Croisade royale
III – L’Inquisition
- Débuts de la répression
- La fin de Montségur
- Procès en série
- La fin du rêve cathare

mardi 24 septembre 2019

Shanah Tovah 5780

dimanche 8 septembre 2019

Écologie & responsabilité


L'histoire a corrigé la formule attribuée à Lénine : « les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle on les pendra », y substituant : « les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle il nous pendront »… avant de précipiter la planète surexploitée dans le chaos de la sixième extinction de masse, en vous culpabilisant sous des exigences de "tri sélectif" sous peine d'amende, et autres injonctions d'achat de produits "bios" en emballage plastique…


(cf. : "Maintenant on pourrait presque enseigner aux enfants dans les écoles comment la planète va mourir, non pas comme une probabilité mais comme l'histoire du futur. On leur dirait qu'on a découvert des feux, des brasiers, des fusions, que l'homme avait allumés et qu'il était incapable d'arrêter. Que c'était comme ça, qu'il y avait des sortes d'incendie qu'on ne pouvait plus arrêter du tout. Le capitalisme a fait son choix : plutôt ça que de perdre son règne." Marguerite Duras, Le Matin, 4 juin 1986)

jeudi 15 août 2019

Relire le bon Samaritain…

… Avec Marcel Mauss : "La charité est blessante pour celui qui l’accepte"


Ou : pourquoi Jésus recommande-t-il de faire comme le bon Samaritain (Luc 10, 25-37), c'est-à-dire de se faire des débiteurs (puisque c'est ce qu'a fait le Samaritain) ?!
C'est pour nous sortir du leurre par lequel nous nous faisons croire qu'il existe du don gratuit, là où tout illusoire don gratuit n'est que blessure pour celui qui l'accepte. Débiteur insolvable d'un Samaritain désormais introuvable, le blessé que nous sommes tous retrouve sa dignité en faisant de même, en donnant à son tour à un autrui insolvable, créant une chaîne, cercle vertueux ruinant l'illusion dangereuse du don supposé gratuit…

vendredi 9 août 2019

6 & 9 août 1945


Robert Oppenheimer : "Now I am become death, destroyer of worlds." ("Maintenant je suis devenu la mort, le destructeur des mondes.")

dimanche 4 août 2019

Controverses cathares et noms d'oiseaux




Tout commence il y 8 ou 9 siècles.

Fin XIIe siècle, on peut lire des « arguments » en forme de « noms d'oiseaux » chez Alain de Montpellier (connu aussi comme Alain de Lille) écrivant notamment une Somme quadripartie, contre les hérétiques, contre les vaudois, contre les juifs, contre les payens, peu avant 1200, pour Guilhem VIII, seigneur de Montpellier. Somme savante, avec caution universitaire qui vaut disqualification de ses adversaires comme argument d'autorité, ce qui n’empêche pas le savant montpelliérain d’user aussi d’arguments comme : « Et c'est pourquoi ils condamnent le mariage, qui déclenche le cours de la luxure. D'où vient, à ce qu'on dit, que dans leurs conciliabules ils font des choses très immondes. Ceux-ci, on les appelle "cathares", c'est-à-dire "coulant par leurs vices", de "catha" (sic) qui est l'écoulement ; ou bien "cathari", comme qui dirait "casti", parce qu'ils se font chastes et justes ; ou bien on les dit "cathares" de "catus", car, à ce qu'on dit, ils baisent le derrière d'un chat, etc. » (P.L., t. 210, c. 366 ; cité par Jean Duvernoy, « "Cathares" ou "Ketter", Une controverse sur l'origine du mot "cathares" », in Annales du Midi, t. 87, n° 123, 1975).

Huit siècles après, paraissent les actes du colloque de Foix de 2003 (Martin Aurell, dir., Les cathares devant l'histoire, Mélanges offerts à Jean Duvernoy, textes rassemblés par Anne Brenon et Christine Dieulafait, L'Hydre éditions, 2005), en hommage à Jean Duvernoy, qui a renouvelé les études cathares, au prix de l'hostilité de la ligne universitaire officielle des années 1970-1980. Il est à l'époque acquis que les cathares sont une secte importée d'Orient et remontant aux manichéens, ou à la gnose, ou au marcionisme, via une généalogie précise, passant par les pauliciens d'Arménie, etc. Au prix de la réception de noms d'oiseaux plus subtils certes que ceux d'Alain de Lille, Duvernoy ne fait pas sienne cette vulgate d'alors et renouvelle définitivement l'étude de l'hérésie. Il se fait taxer d'historien amateur et régionaliste pour avoir remarqué, sans se préoccuper de l’argument d'autorité universitaire dont usait déjà Alain de Lille, ce qui est depuis admis par les successeurs des autorités d'il y a 50 ans. Il vaut de donner une citation à titre d’illustration de ce qui s’écrit alors contre Duvernoy, « historien amateur qui divague » (sic) — dixit la chercheuse Christine Thouzellier. Je cite :

« Une autre divagation de Jean Duvernoy est de prétendre que le nom de "cathare", donné en Rhénanie à ces hérétiques vers 1150 (p. 302-306) et mentionné peu après par Eckhert de Schönau, aurait pour origine le mot allemand Ketter, Ketzer, Katze, le chat : étymologie que semblerait confirmer la remarque burlesque d'Alain de Lille (P.L. 210, 366) : “on les dit 'cathares', de catus, parce qu'ils embrassent le postérieur d'un chat en qui leur apparaît Lucifer”. Pour J. Duvernoy, ces hérétiques “ne sont autres que les gens du Chat, les 'chatistes' dirions-nous” (Annales du Midi, 87, n° 123, 1975, p. 344 ; répét. dans son vol., p. 303). On sourit, malgré soi, d'une telle définition sous la plume d'un amateur historien qui ignore toute la discussion soulevée en Allemagne par l'étymologie du mot dialectal ketter, haut et bas allemand, et ketzer (hérétique) : les deux provenant de catharus, pur, etc. (Ch. Thouzellier, ibid., p. 348) ». Christine Thouzellier (Recension de Jean Duvernoy, Le catharisme : la religion des cathares, in Revue de l’histoire des religions, t. 193, n° 2, 1978), universitaire dûment patentée qui se cite elle-même, comme argument final, s'est par la suite modérée elle-même. Ses successeurs patentés n'ont pas toujours cette humilité. Ils sont bel et bien héritiers de Duvernoy, ont repris ses travaux, et ne le citent pas, mais se citent eux-mêmes les uns les autres, attaquant, et de quelles façons, celles et ceux qui aujourd'hui rendent hommage à cet « historien amateur », ce qui vaut disqualification et passage sous silence à quiconque reconnait sa dette aux travaux de cet « historien amateur régionaliste », fût-il, fût-elle, historien ou historienne universitaire. C'est ainsi que les historiens internationaux, réunis en 2003 à Foix, et lors d’autres rencontres depuis, dotés pourtant pour la plupart de titres universitaires reconnus, se voient ostracisés pour avoir questionné, en regard de l'œuvre de Duvernoy, certaines affirmations du colloque de Nice (cf. les actes : Monique Zerner, dir., Inventer l'hérésie ? Discours polémiques et pouvoirs avant l'Inquisition, Nice, C.E.M, 1998), en dette lui-même à l'œuvre de Duvernoy ! Colloque de Nice donné par « l'autorité officielle » comme moment incontournable de l'étude de l'hérésie, quand il reprend et renouvelle, sur la « charte de Niquinta » des questions traitées déjà dans les années 1960, pour arriver à des conclusions… rejoignant finalement la prudence… de Duvernoy : ne tranchant pas… comme les controverses des années 1960 n'avaient pas tranché !

Et voilà que depuis le colloque de Foix, autour et à la suite de Jean Duvernoy, on interroge telle ou telle affirmation, de même qu'on interroge la méthode auto-intitulée « déconstructiviste »,… interrogation qui relève du crime de lèse-majesté universitaire officielle — contraignant à faire valoir ses titres, qui en principe n'ont rien à faire dans un débat sérieux : les arguments et leur solidité devraient suffire ! À défaut de quoi, on en vient, comme au XIIe siècle, aux noms d'oiseaux, comme dans une attaque virulente de l'historien Julien Théry, qu'il reproduit encore 15 ans après de site en site, contre ceux qu'il classe comme historiens amateurs régionalistes, incorrigibles « défenseurs des cathares » (sic), bref, pas sérieux : Michel Roquebert, qui n'a jamais cessé de montrer face aux thèses « déconstructivistes » un redoutable talent d'historien, la chartiste Anne Brenon, dont les travaux feront mémoire, ou plus modestement, moi-même : ayant signalé au cours des débats du colloque de Foix qu’il s’agit d'être attentif au risque du rapprochement qui pourrait être fait entre le « déconstructionnisme » appliqué aux études cathares et le négationnisme concernant la Shoah, je me suis retrouvé par la suite mis moi-même, au prix d'un parfait contresens, sur la sellette dans l'attaque de M. Julien Théry contre Michel Roquebert, Anne Brenon, et les participants du colloque de Foix en général : le voilà donc qui se saisit de mon propos pour accuser le colloque de Foix de faire — ce qu'il ne faisait pas et contre quoi je prévenais ! — la comparaison entre deux réalités dont je précisais au contraire qu’il s’agit de ne pas les comparer (in Les cathares devant l'histoire, p. 99) ! Et M. Théry… d’ « étayer » son réquisitoire d’une citation hors contexte de mon intervention d’introduction qui faisait référence aux bourreaux médiévaux (Les cathares devant l'histoire, p. 70) — « bourreaux » signifiant dans l’attaque de M. Théry référence aux nazis, naturellement !… et donc aux « déconstructivistes » qui les défendraient ! On voit le raisonnement !… qu’il n’est peut-être pas excessif de qualifier d’alambiqué (façon détournée d'obtenir quand même le point Godwin qu'on voudrait coller aux autres). On voit aussi le degré de bonne foi ! Sa diatribe, publiée d’abord dans le magazine Midi-Pyrénées Patrimoine n°3, a été ensuite mise en ligne par son auteur sur le site Halshs avant d’en être retirée par le directeur de publication auquel je demandais un droit de réponse : « inutile, m’écrivait-il : je fais retirer cet écrit qui n’a pas sa place sur un site scientifique ». Las ! M. Théry qui semble décidément en être fier le trouve apparemment toujours pertinent près de 15 ans après !…

8 ou 9 siècles après les controverses médiévales, 15 ans après le colloque de Foix, les controverses cathares produisent toujours des noms d'oiseaux ! Étrange…

RP

Cf. articles sur les cathares ici.

lundi 1 juillet 2019

Création & sortie

Maître Eckhart, Du détachement, trad. J. Ancelet-Hustache, Points Seuil, p. 179
& Sermon 52, trad. G. Jarczyk & P.-J. Labarrière, Rivages Poche p. 77

mercredi 19 juin 2019

jeudi 6 juin 2019

Au bout du renoncement philosophique...

« Au bout du capitalisme, désireux de se survivre, il y a Hitler. Au bout de l'humanisme formel et du renoncement philosophique, il y a Hitler.
Et, dès lors, une de ses phrases s'impose à moi :
"Nous aspirons, non pas à l'égalité, mais à la domination. Le pays de race étrangère devra redevenir un pays de serfs, de journaliers agricoles ou de travailleurs industriels. Il ne s'agit pas de supprimer les inégalités parmi les hommes, mais de les amplifier et d'en faire une loi."
Cela sonne net, hautain, brutal, et nous installe en pleine sauvagerie hurlante. Mais descendons d'un degré.
Qui parle ? J'ai honte à le dire : c'est l'humaniste occidental, le philosophe "idéaliste". Qu'il s'appelle Renan, c'est un hasard. […] » (Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, éditions Présence Africaine, 1955/2004 p. 14-15)

« Chaque fois qu’il y a au Viêt-nam une tête coupée et un œil crevé et qu’en France on accepte, une fillette violée et qu’en France on accepte, un Malgache supplicié et qu’en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s’opère, une gangrène qui s’installe, un foyer d’infection qui s’étend et […] au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées, de tous ces prisonniers ficelés et “interrogés”, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l’Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l’ensauvagement du continent.
Et alors un beau jour, la bourgeoisie est réveillée par un formidable choc en retour : les gestapos s’affairent, les prisons s’emplissent, les tortionnaires inventent, raffinent, discutent autour des chevalets.
On s’étonne, on s’indigne. On dit : “Comme c’est curieux ! Mais, Bah ! C’est le nazisme, ça passera !” Et on attend, et on espère ; et on se tait à soi-même la vérité, que c’est une barbarie, mais la barbarie suprême, celle qui couronne, celle qui résume la quotidienneté des barbaries ; que c’est du nazisme, oui, mais qu’avant d’en être la victime, on en a été le complice ; que ce nazisme-là, on l’a supporté avant de le subir, on l’a absous, on a fermé l’œil là-dessus, on l’a légitimé, parce que, jusque-là, il ne s’était appliqué qu’à des peuples non européens ; que ce nazisme là, on l’a cultivé, on en est responsable, et qu’il sourd, qu’il perce, qu’il goutte, avant de l’engloutir dans ses eaux rougies de toutes les fissures de la civilisation occidentale et chrétienne. » (Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, ibid. p. 12-13)

mercredi 22 mai 2019

Histoire des Albigeois



HISTOIRE DES ALBIGEOIS de JEAN CHASSANION (première réédition depuis le XVIe siècle)… !
Préface d'Anne Brenon,
introductions par Michel Jas et Roland Poupin
http://editionsampelos.com/contactez-nous/
Éditions AMPELOS 175 pages prix 25 €


4e de couverture :
Cette histoire des Albigeois a été préparée depuis 1562 et éditée en 1595 à Genève par le pasteur Jean Chassanion dit 'La Chasse' auvergnat d'origine (du Velay). Pour la composer, il utilisa un des manuscrits de la Chanson de la Croisade (copie d'un livre écrit à la main, en occitan) ainsi que les Recueils de la ville de Toulouse de Rebira (ouvrage aujourd'hui perdu, écrit lors de l'essor de l'humanisme toulousain, vers 1530-1538, qui rassemble les chroniques comme celles de Puylarens moins défavorables à l'égard des anciens hérétiques). Cet ouvrage est sans doute une première tentative d'histoire 'neutre' des croisades contre les Cathares.
Jean Chassanion exerça d'abord dans l'Église pré-calviniste de Meaux, puis à Montauban et structura en 1560 l'Église protestante de Montpellier. Il desservit ensuite Troyes et Metz, lieux stratégiques pour la Réforme à cette époque, avant de se retirer à Genève d'où il publia son Histoire des Albigeois.
La préface et les introductions sont de Anne Brenon, Michel Jas et Roland Poupin, tous trois spécialistes de l'histoire religieuse du catharisme.

samedi 11 mai 2019

jeudi 25 avril 2019

Du détachement


« Le mystique Hassan al-Basrî lui demanda : "te marieras-tu un jour ?" Elle répondit : "Le mariage est souhaitable à qui a la possibilité de choisir. Moi, je n'ai pas le choix. J'appartiens à mon Seigneur et je me tiens à l'ombre de ses commandements. Hors de cela, ma personne ne compte guère. Et comment es-tu parvenue à un tel degré de détachement ? dit-il. — Par mon extinction dans le Tout." » (Râbi’a al-Adawiyya, env. 713-801, Propos XL – trad. Salah Stétié)

« Aucune sortie, si petite qu’elle soit, ne peut rester sans dommage pour le détachement. […]
De par ma propre volonté, je sortis et reçus mon être créé. » (Maître Eckhart, XIVe s., Du détachement)

*

« Elle dit un jour au mystique Soufiâne : "Tu serais le meilleur des hommes n’était ton attachement au monde. — À quoi suis-je donc si attaché ?" demanda-t-il, étonné. "Aux hadîth(s)", lui répondit-elle […]. » (Râbi’a al-Adawiyya, Propos IX, ibid.)

mercredi 24 avril 2019

Attentats au Sri Lanka. Communiqué de la FPF


Paris, le 23 avril 2019
Communiqué

La Fédération protestante de France (FPF) exprime sa peine, sa vive préoccupation devant l’horreur des attentats perpétrés au Sri Lanka faisant état d’au moins 321 morts et de tant de victimes dans des Eglises et des hôtels au jour de Pâques.

La liberté de conscience et la liberté de culte ne sauraient être bafouées. Le terrorisme doit donc être combattu. Au temps de la mondialisation de la violence terroriste qui touche notre pays et des pays dans le monde entier, nous ne pouvons plus rester muets et inactifs.

La FPF exprime sa solidarité aux familles des victimes du fanatisme et de la haine et aux Eglises chrétiennes du Sri Lanka. Enfin elle veut, plus que jamais, témoigner encore de la vie qui triomphe de la mort en Jésus Christ.


Contact Presse :
Aude Millet-Lopez, responsable de la communication
Tel. 01 44 53 47 13 / 06 73 39 55 98 – Mail. aude.millet-lopez@federationprotestante.org
www.protestants.org

Communique_attentats_Sri_Lanka.pdf

mardi 16 avril 2019

"Élevé de terre..."

« ... J’attirerai à moi tous les hommes. » (Jean 12, 32)



*

« Ils me feront un temple, et Je demeurerai au milieu d'eux. » (Exode 25, 8)

*

« Râbi'a, durant le pèlerinage à La Mecque, face à la Ka'aba, dit : "Voici donc l’idole que l'on adore sur terre. Soyez-en sûrs : Dieu n'en a jamais franchi la porte et n'y a jamais séjourné." » (Râbi’a al-Adawiyya, env. 713-801, Propos XXV – trad. Salah Stétié)

vendredi 5 avril 2019

Androïdes et moutons électriques


Philip K. Dick, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? / Blade Runner :
4e de couv : L'androïde Nexus 6 n'est pas un simple robot. Son intelligence est bien supérieure à celle de certains êtres humains. Et parce qu'ils ne supportaient plus l'âpreté de la vie sur Mars, huit d'entre eux ont assassiné leurs gardiens avant de s'enfuir sur Terre.
La brigade spéciale des blade runners a mis Rick Deckard, son meilleur chasseur d'androïdes, sur l'affaire. Les renégats seront difficiles à coincer, même avec le test standard



Blade Runner - Monologue de fin
"J'ai vu tant de chose que vous humains ne pourrez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion. J'ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l'ombre de la porte de Tannhauser. Tous ces... moments se perdront... dans l'oubli. comme... les larmes... dans la pluie..."



King Crimson - Dangerous Curves


samedi 16 mars 2019

La Marche du siècle


« La Marche du siècle » Appel à marcher pour la justice climatique le samedi 16 mars 2019

Poitiers, parc de Blossac à 15h, ensuite à l'hôtel de ville


Le texte en pdf

Dans la continuité de son engagement en faveur de la justice climatique et face au contexte d’une action pour le climat dramatiquement insuffisante, la Fédération protestante de France (FPF) invite à participer à la « Marche du Siècle » qui se déroulera le samedi 16 mars 2019 dans près de 200 villes en France (1).

La Fédération s’alarme en effet du fossé qui sépare les besoins et les perspectives en matière de réductions d’émissions de gaz à effet de serre en France et dans le monde, qui détermine une trajectoire de réchauffement d’environ 3 °C en 2100, et davantage ensuite (2). Les conclusions du rapport spécial du GIEC sur les 1,5 °C de réchauffement moyen global ont rappelé la gravité de l’enjeu pour nos sociétés et pour la préservation du vivant.

Consciente que ce sont d’abord les plus vulnérables, dont les plus pauvres, qui souffrent et souffriront des dérèglements climatiques dans notre pays et ailleurs, aujourd’hui et demain, la FPF y discerne une véritable question d’équité et de solidarité : les engagements écologiques, sociaux et pour la jeune génération vont ensemble.

La Marche du Siècle pourra être l’occasion de manifester, entre autres, pour la nécessité d’une revue à la hausse drastique et urgente de l’ambition de tous les acteurs, dont en particulier les décideurs politiques et économiques, en vue d’un futur possible où nous avons tout à gagner : santé, emplois, démocratie, diversité du vivant, vie digne pour toutes et tous.

La Marche offre aussi l’opportunité de signifier que nous sommes prêts à aller plus loin et à développer les alternatives main dans la main avec d’autres ; la dynamique du label oecuménique français « Église verte » en témoigne, où plus de 230 communautés chrétiennes se sont mobilisées en à peine 18 mois.


Paris, le 14 mars 2019

Contact Presse :
Aude Millet-Lopez, responsable de la communication
Tel. 01 44 53 47 13 / 06 73 39 55 98 – Mail. aude.millet-lopez@federationprotestante.org
www.protestants.orgwww.egliseverte.org


(1) Retrouvez toutes les marches sur la carte en ligne : https://bit.ly/2UAVclO
(2) Selon l’Emissions Gap Report 2018 du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

vendredi 15 mars 2019

Suite à l'attentat terroriste en Nlle Zélande


Communiqué de la FPF

Paris, le 15 mars 2019

En réaction à l’attaque terroriste
perpétrée dans deux mosquées en Nouvelle Zélande


Le texte en pdf ICI

Contact Presse :
Aude Millet-Lopez, responsable de la communication
Tel. 01 44 53 47 13 / 06 73 39 55 98 – Mail. aude.millet-lopez@federationprotestante.org
www.protestants.org

dimanche 10 mars 2019

Séduction au désert


Le désert, où commence le temps liturgique de carême.

« Je vais la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur », lit-on dans le livre du prophète Osée (ch. 2, v. 14).

Dieu séducteur, au grand dam de cet autre prophète, Jérémie : « tu m’as séduit et je me suis laissé séduire » (ch. 20, v. 7) regrette-t-il !, étant confronté jour après jour au prix de cette séduction !

Mais le désert comme temps d’épreuve, et par cette séduction-même, est aussi temps de la promesse du Royaume.

C’est un temps d’apprivoisement réciproque, Dieu et nous, Dieu séduisant son peuple comme amoureux séduisant son aimée ! Et à quel prix : celui d’une histoire qui les conduira… nous conduira qui sait où ?…

jeudi 21 février 2019

Bruissement d’ailes

« Mais si […] l’on laisse à l’autre la capacité d’être une autre rive, le langage est une caresse de l’âme, à fleur de peau, dans le bruissement d’ailes d’un oiseau qui s’envole leshem shamayim, vers les cieux. »
(Rabbin Pauline Bebe, Le cœur au bout des doigts, Actes Sud, 2018, p. 129)


(photo ici)

lundi 18 février 2019

Contre l’antisémitisme. Rassemblement à Poitiers



Assez ! Non à l’antisémitisme !

Le conseil municipal appelle l’ensemble des Poitevins
à un grand rassemblement contre l’antisémitisme et le racisme


mardi 19 février, à 19h

Place du Maréchal Leclerc

*

« Quand vous entendez dire du mal des juifs,
dressez l’oreille, on parle de vous »

Frantz FANON – philosophe, écrivain, sociologue, psychiatre, penseur
1925-1961 - Martiniquais



RASSEMBLEMENT à POITIERS
16 FÉVRIER 2019 à 11 heures
Parvis de NOTRE DAME LA GRANDE – MARCHE.

À l’APPEL DE
SOS RACISME - LIGUE DES DROITS DE L’HOMME - CIMADE
et des citoyen.nes républicain.e.s défenseur.euse.s des valeurs de la République


2006 - Ilan HALIMI, séquestré, torturé pendant 14 jours et assassiné.

2012 - les trois enfants de l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse et leur professeur, assassinés.

2015 - Les cinq personnes de l’Hyper casher de Vincennes, assassinées.

2108 - Mireille KNOLL à Paris, assassinée.

2019 – 9 Février
- JUDEN inscrit sur une boulangerie de l’Isle Saint Louis.
- Destruction des arbres rappelant le martyre d’Ilan HALIMI.
- Le visage de Simone VEIL recouvert de Croix gammées.


LES MOTS TUENT. NE LAISSONS PAS L’ANTISÉMITISME RELEVER LA TÊTE


mercredi 13 février 2019

Contre l'antisémitisme



*

Communiqués :


Fédération protestante de France

fpf

Le communiqué en pdf

Paris, le 13 février 2019
Communiqué

En réaction à la hausse des actes antisémites en France

La Fédération protestante de France (FPF) exprime son indignation et sa vive préoccupation face à l’annonce de la hausse de 74% des actes antisémites en France cette année.

Le protestantisme français rappelle à chacun l’indéfectible lien qui unit juifs et chrétiens et souhaite réaffirmer que l’antisémitisme est un péché contre l’homme et contre Dieu.

Pour lutter contre toute forme d’antisémitisme, elle invite chaque citoyen, croyant ou non croyant à relire, à découvrir et à partager la déclaration fraternelle du protestantisme français au Judaïsme (adressée le 4 décembre 2017 aux autorités juives de France), une déclaration qui invite chacun à vivre la fraternité.

Elle souhaite enfin manifester son soutien à la communauté juive et lui rappeler qu’elle se tient à ses côtés.

www.protestants.org


Conférence des responsables de Culte en France

crcf

Le communiqué en pdf

Paris, le 13 février 2019
Communiqué

Les responsables de Culte en France veulent exprimer leur très grande inquiétude et leur préoccupation face à l’augmentation des propos et des actes antisémites en France. Ils enjoignent les autorités publiques à condamner et à poursuivre fermement ces méfaits et expriment leur solidarité à l’égard de la communauté juive et de toutes les personnes qui sont victimes de tels actes et de discours de haine.

La conférence des responsables de Culte en France
Mgr Georges PONTIER et Mgr Pascal DELANNOY
Conférence des Evêques de France
M. le pasteur François CLAVAIROLY et Mme Christiane ENAME
Fédération protestante de France
Métropolite EMMANUEL et Métropolite JOSEPH
Assemblée des Evêques Orthodoxes de France
M. le Grand Rabbin Haïm KORSIA et M. Joël MERGUI
Consistoire central israélite de France
M. Ahmet OGRAS et M. Anouar KBIBECH
Conseil français du culte musulman
Mme. Minh Tri VO et M. Olivier WANG-GENH
Union Bouddhiste de France


AJCF - L’heure est grave

ajcf

Depuis des années, au fil de ses communiqués, l’Amitié Judéo-Chrétienne de France attire l’attention sur la montée de l’antisémitisme. Celui-ci ne sera qu’un communiqué de plus, et sans doute guère plus efficace que les précédents. Mais il est encore une fois impossible à l’Amitié Judéo-Chrétienne de France de ne pas dire sa grandissante préoccupation, son horreur aussi devant le déferlement des propos ou actes antisémites auquel nous assistons depuis un an, et encore plus depuis que certains, s’immisçant dans le mouvement des « Gilets jaunes », expriment leur haine au grand jour, et d’abord et toujours la haine des juifs. Malgré la timidité des réactions, des médias commencent à relever quelques-unes de ses manifestations, comprenant sans doute enfin qu’à force de se donner libre cours dans l’indifférence générale cette haine pourrait bien finir par ressembler à celle qui avait éclaté au grand jour, ou plutôt en pleine nuit, il y a 80 ans et quelques semaines, lors de la sinistre Nuit de Cristal...

Les croix gammées, les stèles funéraires renversées ou brisées, les inscriptions « Juden » sur les magasins, ou celles, semblables à ce que j’ai vu il y a 8 jours sur les murs d’une banque parisienne aux vitres brisées – « Talmudistes, rendez-nous nos euros ! » -, les insultes proférées contre des juifs se rendant à la synagogue ou bien inscrites sur les murs de leur habitation, tout cela fait frémir. Et si l’on ajoute à cette liste, bien loin d’être exhaustive, celle des assassinats perpétrés depuis quelques années, on peut, on doit se dire que l’heure est grave.

C’est pourquoi l’AJCF non seulement redit avec force aux juifs de France son entière solidarité, son égale préoccupation, mais appelle tous ses membres et amis à alerter leur entourage, leur milieu de vie et leur éventuelle communauté croyante, pour que surgissent et se développent des résistances capables d’enrayer la progression de ce cancer qu’est l’antisémitisme. Il y a véritablement urgence !

Jacqueline Cuche, présidente de l'AJCF


jeudi 17 janvier 2019

Œcuménicité en exil




Semaine de l'Unité (18-25 janvier) : « Tu chercheras la justice, rien que la justice » (Deut 16, 18-20),
un vécu commun, l'exil comme diaspora en mission...
« Justice et paix s'embrassent » (Ps 85, 11),
Justice et paix fondées en Écriture.

Cf. une réflexion proposée au dernier colloque hilarien parlant de théologie de l’exil,

Les conférences du 19 ème colloque hilarien : Le défi de l’exil : histoire et théologie. Actes à paraître.

Voir aussi, en anglais, le texte
de la Communion d’Églises protestantes en Europe (CEPE), Théologie de la diaspora.


Chopin - Piano Concerto No.1 (2nd movement)