mardi 14 octobre 2025

"Relève-toi, va. Ta foi t’a sauvé"

Luc 17, 11-19. Les lépreux sont guéris alors qu'ils sont en route, signe de leur foi. Neuf continuent de faire ce que Jésus a demandé : conformément à la Loi (Lv 14, 2-3), ils vont faire constater leur guérison au prêtre. Le dixième ne le fait. On comprend pourquoi au v.16 : “c'était un Samaritain” : difficile d’aller chez le prêtre qui n’est pas du temple de son culte !
Il revient donc sur ses pas, désobéissant à la Loi et à Jésus. Sa désobéissance ne ressemble-t-elle pas à celle qui avait tenté Naamân (2 R 5, 12) ? Les autres ont obéi. Mais c'est lui dont Jésus va dire qu'il a donné gloire à Dieu !
N'ayant rien fait de ce qu'il aurait dû faire, il ne pourra pas s'appuyer sur son faire ! Il n’a plus que sa foi. “Relève-toi, va. Ta foi t’a sauvé.” (v. 19). “Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même” (2 Ti 2, 13).

(Textes du jour / dimanche 12 oct. 2025 : 2 Rois 5, 14-17 ; Psaume 98 ; 2 Timothée 2, 8-13 ; Luc 17, 11-19)


Psaume 98, str. 2 (trad. Théodore de Bèze 1519-1605 / rév. Roger Chapal 1912-1997)
Dieu fait à son peuple connaître / Sa grâce et sa fidélité ; / Et sa justice va paraître / Devant les peuples assemblés. / Vous qui comptiez sur sa promesse, / Voyez : le Seigneur se souvient ! / Il nous secourt dans sa tendresse, / Il nous relève et nous soutient.




Notre Dieu,
Nous voici devant toi sans rien à nous, pas même notre obéissance. Nous ne pouvons compter que sur toi. Ta parole seule peut nous relever, cette parole que Jésus a prononcée : “relève toi. Ta foi t’a sauvé”.
Puisque l’obéissance nous manque, pour de nombreux prétextes, nous reviendrons à toi pour entendre Jésus nous dire que n’ayant pour nous que ta grâce, c’est à toi seul qu’est la gloire.
Nous recevons dans notre infidélité la promesse renouvelée de ta fidélité, pour que, sauvés par la foi, tu nous relèves en nous mettant sur le chemin de ton écoute, pour une obéissance confiante, fondée en toi seul. Amen…

RP, méditation "Parole pour tous", 12/10/2025

lundi 13 octobre 2025

Un autre discours (2)

Si des textes (Sira et hadiths qui fondent la Sira), datant du temps du califat abbasside, soit deux siècles après l’Hégire, font hélas autorité dans l’islam politique, c’est en oblitérant une autre tradition, plus ancienne, initiée par la figure de Rabia al-Adawiyya de Bassora (env. 713-801), elle-même disciple de Hassan de Bassora (al-Basri), né dix ans seulement après la mort de Mahomet. On connaît Rabia par Attar, qui, lui, écrivait fin XIIe-début XIIIe s. Le fait qu’à cette époque tardive, où c’est devenu inconcevable, il présente Rabia comme une sorte de moniale, avec célibat consacré, témoigne en faveur de l'authenticité de la vie consacrée de celle qui veut imiter son prophète, qui n’a donc rien d’un guerrier ni d’un calife avec harem, contrairement aux califes qui feront appuyer leurs pratiques en les faisant attribuer à un prophète guerrier donné en des textes écrits à leur époque (deux siècles après l’Hégire)…

Le lien d'Hassan et de celle qui a vécu après lui, la plus assoiffée des assoiffés de Dieu, Rabia, est un lien spirituel. Attar nous dit qu'Hassan lui demanda : « "Te marieras-tu un jour ?" Elle répondit : "Le mariage est souhaitable à qui a la possibilité de choisir. Moi je n'ai pas le choix. J'appartiens à mon Seigneur" ». Et c'est Hassan, qui par la plume d'Attar, raconte : « Je passai avec elle une nuit et une journée entières à discuter de la Voie et des Mystères, si bien que nous avions fini par oublier qu'elle était une femme et moi un homme » (Rabi'a al-Adawiyya, trad. Salah Stétié, in Râbi'a de feu et de larmes, Albin Michel, p. 111).



Paul Delvaux – La Fiancée de la Nuit


« "D’où viens-tu ?" lui fut-il demandé. "De l’autre monde – Et où vas-tu ? – Vers l’autre monde – Que fais-tu donc en ce monde ? – Je me ris de lui" – "Comment cela ?"
– "Je mange son pain tout en me consacrant au travail de l’autre monde." »
(Râbi’a al-Adawiyya, ibid., Propos XXVI)

vendredi 10 octobre 2025

Gaza / Israël. Un autre discours

"LIBÉRONS LES PALESTINIENS DE GAZA DU HAMAS" écrit le jeune avocat gazaoui Moumen Al-Natour dans le Wall Street Journal du 8 octobre. On souhaite que ses vœux se réalisent. Texte original ICI.


Traduction française ICI. Cf. texte ci-dessous :

« Deux hommes armés et masqués du Hamas sont venus à la porte de mon appartement de Gaza en juillet et m’ont ordonné de me présenter à l’hôpital al-Shifa pour un interrogatoire ce soir-là. J’avais été actif dans les manifestations anti-Hamas qui avaient éclaté dans toute la bande ce mois-là, appelant le groupe à accepter un cessez-le-feu et à quitter Gaza. Le Hamas considérait les manifestants comme une menace.
Comme dans la plupart des hôpitaux de Gaza, le Hamas maintient une salle de de torture à al-Shifa, dissimulée parmi les services hospitaliers et les blocs opératoires. Je connais cet endroit car j’ai été arrêté par le Hamas à vingt reprises et torturé plus d’une fois. Étant donné la tension croissante dans la bande et la répression brutale du Hamas contre l’opposition, je savais ce que signifiait obéir aux hommes armés : j’aurais de la chance si je m’en sortais avec seulement des os brisés cette nuit-là.
Pendant la guerre, le nombre de dissidents assassinés par les agents de l’unité Arrow du Hamas a fortement augmenté, leurs corps étant jetés dans la rue ou livrés à la porte de leurs familles. À mesure que le Hamas perd le contrôle de Gaza, la violence s’aggrave. Dans les jours et les semaines précédant la visite chez moi, des militants du Hamas ont torturé le journaliste local Ahmed al-Masri pour avoir rejoint les manifestations, lui brisant les pieds et lui tirant dans les jambes, selon les témoignages. Ils ont poignardé à mort l’activiste Uday al-Rubaie et ont jeté son corps du haut d’une tour. Le Hamas est une mafia terroriste qui se nourrit de la peur, et je reconnais que j’étais effrayé cette nuit-là en envisageant mes options. J’ai choisi de tenter ma chance en fuyant la ville, sans savoir où je trouverais sécurité ou abri. Depuis, je suis resté en mouvement, gardant un profil bas et me réfugiant dans des zones qui ne sont plus contrôlées par le Hamas.
Mais au milieu des destructions généralisées, j’ai vu des signes de renouveau. Certains quartiers gèrent désormais eux-mêmes leurs approvisionnements alimentaires et ont rouvert des écoles et des mosquées. Certaines zones se sont même armées pour empêcher le Hamas de revenir et de ramener la guerre avec lui.
À Rafah Est, Khan Younis Est et dans certaines parties du nord de Gaza, les gens peuvent accéder aux soins médicaux et acheter leur nourriture sur les marchés à des prix normaux, plutôt qu’aux tarifs exorbitants pratiqués dans les territoires contrôlés par le Hamas. Seules quelques milliers de personnes vivent dans ces zones plus stables, mais sur les réseaux sociaux, les publications de Gazaouis cherchant à s’y installer pour fuir la guerre sont innombrables. Tout le monde n’y parvient pas : un couple âgé que je connaissais à Gaza a été tué par le Hamas en tentant de fuir vers l’une de ces zones. Ces villes ne devraient pas être une exception — c’est pourquoi le plan de paix en 20 points du président Trump a ravivé l’espoir des Gazaouis d’un avenir plus stable.
La force du plan de M. Trump réside dans la clause 17 : même si le Hamas refuse de signer l’accord, les États-Unis, avec leurs partenaires régionaux, établiront une administration civile indépendante pour gérer les vastes zones de Gaza déjà débarrassées des combattants du Hamas. Un corps de maintien de la paix international composé de forces palestiniennes et arabes soutiendra la nouvelle administration civile, garantissant que le Hamas ne reprenne jamais le contrôle. En retour, Israël retirera ses forces de ces zones.
Il est difficile de surestimer à quel point cela serait révolutionnaire. La population civile pourrait, en relativement peu de temps, vivre en paix sans pénuries dans la grande majorité de Gaza.
Israël ayant déjà accepté le plan de M. Trump, la proposition peut être mise en œuvre dans les zones contrôlées par les Forces de défense israéliennes, même si les dirigeants du Hamas refusent de signer. Mon espoir est que cette guerre se termine par la libération des otages, la fin de la tyrannie du Hamas et la renaissance de Gaza comme lieu ouvert à la paix et à la prospérité. Un jour, je rêve que les Israéliens reviennent à Gaza comme amis et visiteurs, traversant librement une terre qui ne serait plus gouvernée par la terreur. Ce long processus peut commencer aujourd’hui, avec ou sans le consentement du Hamas.
Au nom des Palestiniens que la peur des cachots de torture et de l’unité Arrow a réduit au silence : Monsieur Trump, nous acceptons votre proposition. »

— Moumen Al-Natour est avocat à Gaza et président de la Jeunesse palestinienne pour le développement.

mardi 7 octobre 2025

7 octobre, deux ans après


Le 7 octobre 2023, il y a deux ans, en ce jour saint de Shabbat et de Simhat Torah, les islamistes du mouvement Hamas se sont livrés à un massacre génocidaire d’une barbarie inouïe, en terre d’Israël, transformant ce jour de fête en jour de deuil.

Deux ans après, les fêtes du mois de Tichri 5786 restent marquées par l’angoisse et l’attente de la libération des 48 otages, toujours aux mains des terroristes du Hamas et de leurs complices, et de la fin du calvaire des habitants de Gaza.

La suite ICI / éditorial AJCF octobre 2025

Voir aussi :






Soirée d'hommage aux victimes du 7-Octobre et de soutien aux otages en entier ICI.