Peut-être est-ce ce qui subsiste de l'héritage cathare, effacé entre le martyre de Montségur et celui de Bélibaste – expiant la faute indicible produisant l'existence…
« Je ne me pardonne pas d’être né. C’est comme si, en m’insinuant dans ce monde, j’avais profané un mystère, trahi quelque engagement de taille, commis une faute d’une gravité sans nom. Cependant il m’arrive d’être moins tranchant : naître m’apparaît alors comme une calamité que je serais inconsolable de n’avoir pas connue. »(Cioran, De l'inconvénient d'être né)
« Françoise Dolto avait l'habitude de dire aux enfants qui se plaignaient de leurs parents : "Tu n'avais qu'à pas choisir de naître là." Elle cherchait sans doute ainsi à sortir l'enfant d'un fatalisme héréditaire pour lui faire reprendre la main sur son histoire, et le convaincre qu'il n'était pas aussi impuissant qu'il le croyait.(Delphine Horvilleur, Comment les rabbins font les enfants : Sexe, transmission et identité dans le judaïsme, Grasset, 2015)
La mystique juive est à sa manière un peu "doltienne". Elle suggère en tout cas que chaque être choisit avant de venir au monde les parents qui lui donneront naissance […]. Nos parents répondraient ainsi aux besoins de notre âme. L'idée est séduisante quand elle responsabilise la personne et lui permet de ne plus placer papa-maman sur le banc des accusés permanents et exclusifs de ses échecs. »
« Nous sommes tous au fond d’un enfer dont chaque instant est un miracle. »(Cioran, Le mauvais démiurge - aphorisme final -, Œuvres p. 1259)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire