Où l’actualité illustre que sans sa seconde partie — aimer le prochain —, le premier commandement — aimer Dieu — peut devenir insulte à Dieu, lui collant une image de Dieu cruel, voire criminel.
Aimer Dieu implique se déplacer de soi (qui n’est pas Dieu !), se libérer de soi pour le prochain (cf. Deutéronome 11, 1, « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, et tu observeras ses préceptes »). Où l’idée devient naturelle que le second commandement est semblable au premier. Dieu, on ne le voit pas, on ne prononce même pas son Nom. Aussi, on l’aimera à travers ce qui le manifeste, dans ce qui le rend présent, et en premier lieu celui que Dieu place près de nous, le prochain, cet être humain fait selon son image.
Comment prétendre aimer Dieu qu’on ne voit pas si l’on n’aime pas le prochain, le frère, que l’on voit ? demandera la 1ère épître de Jean (1 Jn 4, 20). C’est ainsi que Paul, lui, résume toute la loi à cette seconde partie : « la Loi tout entière trouve son accomplissement en cette unique parole : tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Galates, 5, 14).
Il faut ici encore préciser la façon dont le dit le Lévitique — dans un élargissement progressif de la notion de prochain. Entre les versets 17 et 18 de Lv 19, le français « prochain », correspond à trois termes en hébreu, littéralement : le frère au sens biologique, puis le « compatriote » et enfin tout semblable, donc quiconque, sachant que le chapitre suivant reprend, avec le même verbe : « tu aimeras l’étranger comme toi-même » (Lv 19, 34). La dimension universelle de cet enseignement est bien inscrite dans le texte du Lévitique. […]
RP
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