Desmond Tutu (7.10.1931-26.12.2021)
dimanche 26 décembre 2021
mardi 21 décembre 2021
Il se joignit à l'ange une multitude...
« Il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste, qui louait Dieu et disait :
Veillée de Noël le 24 décembre à 18h30 au temple, 5 rue des Écossais, Poitiers
(Paul Ricœur, “L'écriture de l'histoire et la représentation du passé”, Annales, 2000, 55-4, pp. 731-747)
"Gloire à Dieu au plus haut des cieux(Luc 2, 13-14)
et sur la terre paix pour ses bien-aimés." »
Veillée de Noël le 24 décembre à 18h30 au temple, 5 rue des Écossais, Poitiers
“La philosophie spontanée de l'historien relève d'un réalisme critique qui fait front de deux côtés.
Sur un premier front, l'historien présuppose la factualité de l'événement, au sens large de ce au sujet de quoi quelqu'un témoigne, cela dont il est question dans les documents. En ce premier sens, l'historien ne peut trouver qu'un mauvais recours dans la linguistique saussurienne qui réduit le signe au couple signifiant/signifié à l'exclusion du référent. […]
Sur l'autre front, l'historien sait que sa preuve relève d'une logique de la probabilité plutôt que de la nécessité logique, la probabilité portant moins sur le caractère aléatoire des événements que sur le degré de fiabilité du témoignage et, de proche en proche, de toutes les propositions du discours historique. […]”
Sur un premier front, l'historien présuppose la factualité de l'événement, au sens large de ce au sujet de quoi quelqu'un témoigne, cela dont il est question dans les documents. En ce premier sens, l'historien ne peut trouver qu'un mauvais recours dans la linguistique saussurienne qui réduit le signe au couple signifiant/signifié à l'exclusion du référent. […]
Sur l'autre front, l'historien sait que sa preuve relève d'une logique de la probabilité plutôt que de la nécessité logique, la probabilité portant moins sur le caractère aléatoire des événements que sur le degré de fiabilité du témoignage et, de proche en proche, de toutes les propositions du discours historique. […]”
(Paul Ricœur, “L'écriture de l'histoire et la représentation du passé”, Annales, 2000, 55-4, pp. 731-747)
lundi 22 novembre 2021
samedi 2 octobre 2021
Luc 6, 27-28
« Mais je vous dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent. » (Luc 6, 27-28)
samedi 11 septembre 2021
20 ans après...
vendredi 3 septembre 2021
dimanche 22 août 2021
Pour l'accueil inconditionnel des femmes afghanes
« Pas d’autre choix que d’offrir l’asile sans conditions »
« L’amour, pas la guerre - Accueil inconditionnel des femmes afghanes »
« Nous, féministes et femmes de tous les genres, de toutes les divergences, de toutes les écoles, de toutes les sphères sociales et politiques, nous décidons aujourd’hui d’enterrer la hache de guerre et la géopolitique et de faire front dans un seul objectif : la vie et la liberté pour les Afghanes, l’ouverture de nos frontières et l’accueil inconditionnel de nos sœurs et de leurs familles.
Nous décidons, ensemble, de fermer nos oreilles à tous les arguments de la realpolitik, à tous les hommes — à commencer par notre président — qui trouveront toujours mille raisons de ne rien faire et de ne pas être le pays des droits des femmes, eux qui ont toujours trouvé des excuses pour ne pas être celui des droits de l’homme. […]
Suite ICI
Voir aussi ICI
lundi 21 juin 2021
Da pacem Domine
... par Arvo Pärt
"Mourir inconnu, c’est peut-être cela la grâce." (Emil Cioran, Cahiers 1957-1972)
"Si nous pouvions ressentir une volupté secrète chaque fois qu’on ne fait aucun cas de nous, nous aurions la clef du bonheur." (Cioran, Cahier de Talamanca)
"La bibliothèque se perpétuera : éclairée, solitaire, infinie, parfaitement immobile, armée de volumes précieux, inutile, incorruptible, secrète." (Borges, La bibliothèque de Babel)
vendredi 14 mai 2021
Les cathares et la Torah
On sait qu'au IIe s. ap. JC, apparaît dans le monde ecclésial un mouvement se réclamant de Paul seul, le mouvement nommé marcionite, du nom de son fondateur Marcion. Le marcionisme sera rejeté par la « grande Église », qui se réclame elle aussi de Paul, qui reste son fondateur, et qui, au-delà de Paul, doit aussi à Marcion, dont le mouvement ne disparaîtra pas spontanément… La grande Église ne suit pas Marcion dans son rejet de la Bible hébraïque, mais en conserve l'idée que le christianisme aurait été substitué au judaïsme (idée qu'on nomme depuis la deuxième moitié du XXe s., « substitutionnisme »). Lorsque huit siècles après Marcion apparait en Europe occidentale un mouvement, condamné comme hérétique, que le IIIe concile de Latran (1179) appellera à combattre en Occitanie sous le nom de « cathare » (i.e « manichéen »), ses adversaires, saisissant mal l'usage que lesdits cathares font de l'Ancien Testament, se simplifieront la tâche en décrétant qu'ils le rejettent, en faisant ipso facto, sans même user du terme, des héritiers du marcionisme.
Les ennemis de l'hérésie préfèrent y voir un manichéisme (terme générique englobant tout dualisme, y compris marcionite). Les cathares ne sont pourtant pas manichéens au sens de disciples de Mani : ils ignorent, selon ce que les sources en disent, les textes et les théologies manichéennes (les termes « manichéens », ou l’équivalent « cathares », qui leurs sont appliqués par leurs adversaires, sont typologiques, visant leur dualisme — évoquant, pour les polémistes, Mani).
Pas manichéens, les cathares ne sont pas marcionites non plus — fût-ce via un paulicianisme (du nom d'un mouvement de l'Orient ancien dont la filiation marcionite n’est d’ailleurs pas démontrée, à défaut de sources qui l’indiqueraient suffisamment) ; paulicianisme dont la filiation avec le catharisme n'est pas démontrée non plus : les citations de l’Ancien Testament (banni par le marcionisme) sont abondantes dans les écrits cathares qui nous sont parvenus. Marcion soutient (ce que ne font pas les cathares) une théologie de la croix se réclamant de Paul mais durcie par rapport à celle de Paul — qui, lui, ne rejette pas l’Ancien Testament, qui à son époque correspond à la Bible tout court ! Pour Marcion, la croix condamne la Loi biblique ; pour Paul « la Loi est sainte » Ro 7, 12 (le mot grec nomos, « loi », traduit chez Paul et déjà dans la LXX l'hébreu Torah, littéralement « enseignement ») : la croix condamne non pas la Loi, mais son « impuissance » : la « chair la rend sans force » Ro 8, 3. Le cœur de la Loi, l’amour du prochain (Lévitique 19, 18), exemplifié par Jésus — cf. Jean : « aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (cf. Paul Ga 5, 14 ; Ro 13, 8) —, est, pour Paul, scellé dans son impuissance à être pleinement appliqué par nous : c’est cela que dévoile la croix. Dans les deux cas, Paul et Marcion, la crucifixion a bien eu lieu, elle est centrale ! Ce qui n’est pas « docète » ! Auquel cas ce ne serait cependant pas rédhibitoire concernant la filiation cathare : le sens de l’accusation de « docétisme » portée contre les cathares reste à établir. On peut y voir chez eux la trace d’une christologie haute — fort commune dans le christianisme ancien (l'éveque de Rome Honorius lui-même, au VIIe siècle, s'est rallié à une forme de monophysisme) ; la forme paléochrétienne du rite cathare est en général admise (cf. les trois Rituels conservés) ; avec une christologie haute remontant avant son atténuation en Occident.
À l’instar de celui des marcionites, le christianisme romain est paulinien (d'un paulinisme dans lequel, qu'il soit romain ou marcionite, Paul aurait eu de la peine à se reconnaître) : c’est un christianisme anti judéo-chrétien — et substitutionniste (le christianisme remplaçant Israël comme prétendu « verus Israël »). Cela via le « continuisme » de Justin et d’Irénée, avec accomplissement de la Bible hébraïque (donc, en ce sens, assumée par eux) dans le christianisme, via la récupération de la figure de Pierre, par laquelle, dans le cœur paulinien du christianisme romain, s’accomplit la substitution du christianisme au judaïsme. Cela atteint un point d’orgue avec la conversion de Constantin annonçant l’empire théodosien. Dès Constantin les traditions et rites juifs et judéo-chrétiens sont bannis (et les juifs sont persécutés), se voyant substituer une religion chrétienne fondée dans un nouveau rituel romain […]. Suite ICI…
Cela n'empêche pas le christianisme, sous quelque forme qu’il se déploie, y compris cathare, d’être pleinement héritier de la réflexion juive sur ses propres livres, à commencer par la Torah et la Bible hébraïque en général, et notamment la réflexion débouchant sur la conception d’un Dieu étranger, au Nom imprononçable, étranger aussi au mal. Cf. 2 Samuel 24, 1 : « La colère de l’Éternel s’enflamma de nouveau contre Israël, et il excita David contre eux, en disant : Va, fais le recensement d’Israël et de Juda. » en regard du récit parallèle en 1 Chroniques 21, 1 : « Satan se dressa contre Israël et il incita David à faire le recensement d'Israël. »
La tradition alexandrine apparaît comme une alternative, plus englobante, non substitutionniste mais « transpositionnelle », assumant la riche tradition textuelle (héritée de l’Alexandrin juif Philon) — avec la figure centrale d’Origène (cf. ses Hexaples), développant une théologie ouverte (cf. son De principiis) recevant, de façon critique mais non fermée les apports de plusieurs courants. Origène sera d’abord très influent, offrant la première théologie chrétienne reçue universellement, théologie non-fermée, qui sera progressivement amendée avant d’être rejetée, en 553, au second concile de Constantinople, 5e œcuménique. On retrouve, mutatis mutandis, de larges pans de la pensée origénienne, parfois atténuée, parfois durcie, tant dans le bogomilisme que dans le catharisme — de même que parfois dans l’orthodoxie, tant byzantine que latine. Ce qui n’exclut pas que bogomilisme comme catharisme aient pu parfois recevoir via de possibles contacts, parfois dans le cadre de ce qui a été appelé « solidarité hérétique », des influences autres — pourquoi pas pauliciennes, concernant les bogomiles (via d’éventuelles proximités géographiques pour ces derniers) et donc pour ceux des cathares qui ont indirectement (selon les sources telles qu’elles nous sont parvenues) eu des contacts bogomiles. Et concernant le catharisme, occidental, apparaît (naturellement) l’influence de l’augustinisme, puis de la scolastique aristotélicienne.
Le catharisme est héritier d’un christianisme comme religion déjà séparée du judaïsme : Jésus et Paul sont juifs (y compris théologiquement) : l’un comme l’autre, selon ce qu’en indiquent les textes, observent la Torah, à la différence de Marcion et du christianisme romain, byzantin ou latin (y compris, plus tard, protestant)… et des christianismes bogomile et cathare.
RP, 14.05.2021
À suivre ICI…
dimanche 25 avril 2021
lundi 5 avril 2021
Rêves de locomotives…
En ces années 1880, dans le petit appartement en bordure de la voie ferrée qui traversait sa ville, l’enfant rêvait de conduire une de ces superbes locomotives, comme celle que, par la petite fenêtre, il regardait entrer au cœur de la cité. La puissance de la machine, portée par les magnifiques volutes de fumée que crachait sa cheminée, contrastait avec la faiblesse de l’enfant assis près du poêle à charbon de l'appartement sombre…
Son père et ses frères ramenaient le maigre salaire de leur travail de mineurs en extrayant le précieux combustible qu’était ce charbon si prometteur. Le progrès en marche suscitait des espoirs d’avenir et de grandeur, faisant briller des rêves dans les yeux des enfants. Dès 1870, les locomotives absorbaient à elles seules 42 % de la production de charbon, en constante augmentation, suivies par les cokeries (13 %), le reste allant aux autres industries et aux foyers domestiques. Les locomotives portaient, jusqu'au centre des villes, leur fumée, leurs escarbilles et leur bruit.
L'enfant rêvait, sous les yeux tristes de sa mère qui voyait la faiblesse du corps de ce fils dont elle n'osait décourager les rêves de locomotives. Elle ne savait pas, non plus que l’enfant, son père et ses frères, que la toux qui le secouait et le rachitisme qui déformait ses os et bloquait affreusement sa croissance étaient dus à la pollution carbonée, qui affectait ses poumons et piégeait la lumière du soleil qui aurait permis la calcification de ses os. Et on ne savait pas encore compenser le manque de calcium par l’huile de foie de morue… Tandis que l’enfant rêvait de ces superbes locomotives dont les effluves noirâtres alimentaient sa maladie…
Son père et ses frères ramenaient le maigre salaire de leur travail de mineurs en extrayant le précieux combustible qu’était ce charbon si prometteur. Le progrès en marche suscitait des espoirs d’avenir et de grandeur, faisant briller des rêves dans les yeux des enfants. Dès 1870, les locomotives absorbaient à elles seules 42 % de la production de charbon, en constante augmentation, suivies par les cokeries (13 %), le reste allant aux autres industries et aux foyers domestiques. Les locomotives portaient, jusqu'au centre des villes, leur fumée, leurs escarbilles et leur bruit.
L'enfant rêvait, sous les yeux tristes de sa mère qui voyait la faiblesse du corps de ce fils dont elle n'osait décourager les rêves de locomotives. Elle ne savait pas, non plus que l’enfant, son père et ses frères, que la toux qui le secouait et le rachitisme qui déformait ses os et bloquait affreusement sa croissance étaient dus à la pollution carbonée, qui affectait ses poumons et piégeait la lumière du soleil qui aurait permis la calcification de ses os. Et on ne savait pas encore compenser le manque de calcium par l’huile de foie de morue… Tandis que l’enfant rêvait de ces superbes locomotives dont les effluves noirâtres alimentaient sa maladie…
RP
"Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible."(Antoine de Saint-Exupéry)
vendredi 26 mars 2021
mardi 16 mars 2021
16 mars 1244
“L'an 1244 fut pris, dans le diocèse de Toulouse, un castrum inexpugnable. Deux cent vingt quatre hérétiques y furent brûlés.” (Gérard de Frachet, o.p., † 1271, cit. Michel Roquebert, L'épopée cathare, vol. IV)