mercredi 26 avril 2017
Liturgie cosmique
« Alors Ohrmazd chante la strophe Ahuvar, et l'incantation sonore ébranlant l'espace intermédiaire de la rencontre, Ahriman retombe terrassé au fond de ses Ténèbres où il reste prostré pendant trois millénaires […]. Or, nous avons appris que l'archétype céleste de la strophe sacrée Ahuvar est "en personne" le Temps d'Ohrmazd et sa Sagesse éternelle. Le Temps est donc bien le médiateur de la défaite d'Ahriman.
[…] Que la strophe sacrée d'une liturgie éternelle intérieure à Ohrmazd soit "en personne" le Temps, instrument de la ruine des Démoniaques, cela définit également l'être essentiellement liturgique de ce Temps. L'œuvre de la Création et l'œuvre de la Rédemption constituent d'un terme à l'autre une Liturgie cosmique. C'est en célébrant la liturgie céleste qu'Ohrmazd et ses Archanges instaurent la Création tout entière, et notamment éveillent à l'individualité, à la conscience différenciée de leur moi perdurable, les Fravartis, à la fois prototypes célestes et Anges tutélaires des humains. Et c'est par la célébration des Cinq liturgies du nycthémère que le dernier Saoshyant accomplira la Résurrection. » (Henry Corbin, Temps cyclique et gnose ismaélienne, Berg, p. 18-19.)
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