mercredi 8 juin 2016
Serf-arbitre et mérites
Limite, car tout le monde a des limites, d'un Michéa pourtant très prudent quant à la mise en cause d'un moment de l'histoire en regard de l'histoire ultérieure. Ainsi avertit-il à plusieurs reprises qu'Adam Smith serait probablement effaré de ce qu'est devenue sa philosophie... Limite de Michéa oubliant cette prudence en invoquant le refus luthérien des mérites et son affirmation (augustinienne) du serf-arbitre (via Max Weber) comme "révélateur" de la critique de l'"idéologie du mérite" par les libéraux (Le complexe d'Orphée, Champs-Flammarion, p. 298)... Sauf que, chez Luther, le serf-arbitre et la mise en cause du salut par les œuvres, les mérites, n'ont rien à voir avec cela, parlant en fait de ce que par la suite, la psychologie des profondeurs dévoilera comme l’ambiguïté foncière de nos motivations profondes... ce qui implique non un refus d'un "mérite" non-salvifique, mais au contraire le fonde, l'inscrivant dans le siècle comme Beruf, vocation.
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