dimanche 25 novembre 2018

Cathares, indices convergents


Conférence, Poitiers, Université Inter-Âges, R. Poupin, jeudi 29 nov. 2018, Amphi 600, Bât. A1

Résumé : On les a appelés « cathares ». Ils émergent sous ce nom dans les écrits de leur ennemis. Ceux-ci iront pour les combattre jusqu’au déclenchement d’une croisade et à la mise en place de l’inquisition. Paranoïa généralisée étendue à l’échelle d’un continent ?… sachant qu’on étend la découverte de ces « nouveaux manichéens » jusqu’en Bulgarie. Ou indices convergents ?… qui rejoignent un autre faisceau d’indices : les textes découverts peu à peu, émanant des hérétiques, faisant apparaître une pensée, des rites, qui ressemblent fort à ceux que leurs ennemis dénoncent comme « cathares ». Qui sont donc ces « chrétiens » selon le seul titre qu’ils se donnent ? Un symptôme de l’angoisse d’une époque s’inventant des ennemis, ou un réel mouvement ecclésial structuré ?

Programme de l'année 2018-2019 et inscription au lien ci-dessous :



Cf. articles sur les cathares ici.

samedi 24 novembre 2018

Le Singe et le Chat


Bertrand avec Raton, l'un Singe et l'autre Chat,
Commensaux d'un logis, avaient un commun Maître.
D'animaux malfaisants c'était un très bon plat ;
Ils n'y craignaient tous deux aucun, quel qu'il pût être.
Trouvait-on quelque chose au logis de gâté,
L'on ne s'en prenait point aux gens du voisinage.
Bertrand dérobait tout ; Raton de son côté
Était moins attentif aux souris qu'au fromage.
Un jour au coin du feu nos deux maîtres fripons
Regardaient rôtir des marrons.
Les escroquer était une très bonne affaire :
Nos galands y voyaient double profit à faire,
Leur bien premièrement, et puis le mal d'autrui.
Bertrand dit à Raton : Frère, il faut aujourd'hui
Que tu fasses un coup de maître.
Tire-moi ces marrons. Si Dieu m'avait fait naître
Propre à tirer marrons du feu,
Certes marrons verraient beau jeu.
Aussitôt fait que dit : Raton avec sa patte,
D'une manière délicate,
Écarte un peu la cendre, et retire les doigts,
Puis les reporte à plusieurs fois ;
Tire un marron, puis deux, et puis trois en escroque.
Et cependant Bertrand les croque.
Une servante vient : adieu mes gens. Raton
N'était pas content, ce dit-on.
Aussi ne le sont pas la plupart de ces Princes
Qui, flattés d'un pareil emploi,
Vont s'échauder en des Provinces
Pour le profit de quelque Roi.


Jean de La Fontaine (1621-1695), "Le Singe et le Chat" (1678), Fables, IX, 17

vendredi 16 novembre 2018

dimanche 11 novembre 2018

Cent ans


En communion avec nos frères et sœurs dans toute l’Europe nous faisons aujourd’hui mémoire de la fin de la Première Guerre mondiale, il y a cent ans, en priant Dieu de nous donner sa paix.

Dieu, ta Parole est promesse de paix et justice, de consolation et miséricorde.
C’est devant toi que nous faisons mémoire de la souffrance et des horreurs de la Grande Guerre dans toute l’Europe qui a pris fin il y a cent ans.
Devant toi, nous évoquons la mémoire de millions de femmes, d’enfants et d’hommes qui ont été assassinés, qui sont morts de faim, qui ont été mutilés et déplacés de force. Nous évoquons la faute dont nos ancêtres se sont rendus coupables, parce qu’ils étaient convaincus que la guerre pouvait résoudre des situations problématiques et faire surgir le droit.
Nous te le demandons : Prends pitié de nous.

Devant toi, nous faisons mémoire des conséquences de la Première Guerre mondiale, qui a contraint tant d’humains à chercher refuge dans un autre pays, les privant de leur foyer, leur patrie, leur langue, leur culture, leur histoire. Nous te prions de guérir nos mémoires et de nous réconcilier entre nations et voisins en Europe.
Nous te le demandons : Prends pitié de nous.

Nous déposons devant toi notre propre histoire en Europe et nos souvenirs des horreurs causées par la guerre. Et nous intercédons devant toi pour toutes les personnes qui fuient aujourd’hui la guerre, la détresse, la faim et la misère. Pour ceux qui quittent leur pays espérant de trouver ailleurs un espace de paix pour eux-mêmes et leurs enfants. Ouvre nos cœurs et nos mains pour les personnes ayant aujourd’hui besoin de notre aide.
Nous te le demandons : Prends pitié de nous.

Nous te prions pour nos Églises et paroisses. Inscris dans nos mémoires ta Parole de réconciliation. Permets-nous d’accomplir des pas en direction de notre prochain. Aide-nous à écouter les uns les autres. Apprends-nous à respecter l’histoire des autres. Mets la reconnaissance dans nos cœurs pour tout ce que nos Églises ont en commun.
Nous te le demandons : Prends pitié de nous.

Dieu, nous avons faim et soif de paix et justice, de consolation et miséricorde. Fais de nous des artisans de paix. Accorde-nous force et courage pour impulser ton message de paix et de réconciliation au sein de nos sociétés. Aide-nous à rester ensemble comme tes enfants en Europe et au-delà.
Nous te le demandons : Prends pitié de nous. […]

Communion d’Églises protestantes en Europe (CEPE)

mercredi 7 novembre 2018

La foi contre le fanatisme

« Aimer Dieu de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, cela vaut mieux que tous les holocaustes et sacrifices » (Luc 12, 29-33).


Où l’actualité illustre que sans sa seconde partie — aimer le prochain —, le premier commandement — aimer Dieu — peut devenir insulte à Dieu, lui collant une image de Dieu cruel, voire criminel.

Aimer Dieu implique se déplacer de soi (qui n’est pas Dieu !), se libérer de soi pour le prochain (cf. Deutéronome 11, 1, « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, et tu observeras ses préceptes »). Où l’idée devient naturelle que le second commandement est semblable au premier. Dieu, on ne le voit pas, on ne prononce même pas son Nom. Aussi, on l’aimera à travers ce qui le manifeste, dans ce qui le rend présent, et en premier lieu celui que Dieu place près de nous, le prochain, cet être humain fait selon son image.

Comment prétendre aimer Dieu qu’on ne voit pas si l’on n’aime pas le prochain, le frère, que l’on voit ? demandera la 1ère épître de Jean (1 Jn 4, 20). C’est ainsi que Paul, lui, résume toute la loi à cette seconde partie : « la Loi tout entière trouve son accomplissement en cette unique parole : tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Galates, 5, 14).

Il faut ici encore préciser la façon dont le dit le Lévitique — dans un élargissement progressif de la notion de prochain. Entre les versets 17 et 18 de Lv 19, le français « prochain », correspond à trois termes en hébreu, littéralement : le frère au sens biologique, puis le « compatriote » et enfin tout semblable, donc quiconque, sachant que le chapitre suivant reprend, avec le même verbe : « tu aimeras l’étranger comme toi-même » (Lv 19, 34). La dimension universelle de cet enseignement est bien inscrite dans le texte du Lévitique. […]

RP